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Critique de talou61


"Chaud must go on !"

Je remercie tout d'abord Babelio et les éditions "Rue de l'échiquier" pour l'envoi de ce livre, ainsi que le catalogue 2022 des éditions, et le sachet de graines de fleurs pour les abeilles, que je ne manquerai pas de semer en juin prochain !

La "5 G" vous connaissez ?

La 5G est la cinquième génération de technologie cellulaire. Elle est conçue pour accroître le débit, réduire la latence et améliorer la flexibilité des services sans fil nous précise les sites internet. Les architectures 5G seront des plates-formes software-defined, sur lesquelles le réseau est géré via des logiciels et non par des équipements. Cela va induire de nouvelles innovations comme la voiture autonome, la réalité augmentée (ce terme me fait toujours rire !).

Bienvenue dans le meilleur des mondes mais surtout dans Terminator où les machines prennent le pouvoir contre l'humain !

Dans cet essai, Stéphen Kerckhove, directeur de l'association Agir pour l'Environnement, nous explique ce qu'est cette nouvelle technologie, les risques encourus pour les hommes et la nature et les différents moyens pour y échapper (ou retarder son installation) en France.

Ils sont rares, les techniciens qui écrivent sur les inconvénients de cette technique, qui fait presque l'unanimité, dans notre monde de l'immédiateté !

D'ailleurs, ceux qui sont réticents ont été qualifiés d'"amish" par le Président Macron, c'est tout dire !

La 5 G est donc obligatoire pour tous les tecnolâtres ! Et ceci, sans étude préalable de l'utilité sociale, de l'impact climatique et des conséquences sanitaires !

Or, les répercussions sont nombreuses : du triplement du nombre d'antennes relais, à l'augmentation de 30 % du niveau de champs électromagnétiques, à l'addiction au numérique qui va s'amplifier, en passant pour l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre de 8 % et de la consommation d'énergie et l'utilisation de métaux rares (comme le lithium, le gallium, le cobalt…) dont l'extraction est polluant et réduit des enfants en esclaves !

Loin du greenwashing publicitaire, moins de 18 % des déchets sont réellement collectés et recyclés.

De plus, l'invention de la 5 G n'a pas été réalisée pour le "bien-être" de l'humain (débits dix fois supérieurs et temps de latence supprimé), mais bien pour son contrôle (vidéosurveillance, note sociale comme en Chine…)

En France, 50 457 antennes ont ainsi été déjà modifiées ou installées afin d'accéder à ce "paradis numérique", sans études préalables !

Car la 5 G, c'est surtout, dans la suite du monde néo-libéral, d'engranger des profits ! :

Comme pour la privatisation des autoroutes, l'attribution des fréquences 5 G, payées par des dizaines de milliards d'euros par les opérateurs, a fait l'objet d'une grande braderie du patrimoine public !

Et cerise sur le gâteau, l'obsolescence est endogène à la généralisation de la 5 G : pour accéder à ce paradis artificiel, il faudra changer de portable, bien sûr !

Pourtant des organismes alertent sur les dangers de cette technologie : le Haut Conseil pour le climat a précisé dans un avis que l'intensité du déploiement de la 5 G entrainerait l'accroissement de l'empreinte carbone de 20 à 55 % entre 2020 et 2030 !

Par contre, la Commission nationale du débat public, autorité indépendante, n'a pas été saisie, afin d'apporter des objections à ce projet suicidaire !

L'Etat et les opérateurs se sont arrangés afin d'édicter une réglementation très laxiste en 2002, rédigée par un certain Tronc, qui est recruté par Orange, après services rendus ! (le pantouflage !)

Afin de pouvoir boycotter la 5 G, l'auteur nous précise quelques solutions en fin d'ouvrage : nous devons agir de façon individuelle :

- arrêtons d'être ce gentil petit colibri qui essaye d'éteindre l'incendie en refusant ce "nouvel âge d'or" (!) : messages aux gouvernants sur les réseaux sociaux.

- empêcher les bébés, enfants et adolescents d'être intoxiqués.

- refuser le portable, le prélèvement automatique, éteindre la box quand elle n'est pas utilisée…

- saisir l'ANFR (Agence Nationale des Fréquences) pour mesurer les champs électro-magnétiques de votre environnement…

- soutenir l'ANSES (Agence Nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail).

Des actes collectifs sont aussi possibles :

- alerter les politiques et les décideurs, notamment les élus locaux (les maires peuvent, en tant que propriétaires des terrains communaux, refuser l'installation d'antennes ou la prolongation des baux en cours)

Comme le précise l'auteur, "aller plus vite quand nous courons déjà à notre perte, accélérer le pas pour nous fracasser sur le mur climatique, n'est sans doute pas la preuve d'une très grande lucidité !

Les dangers doivent faire l'objet d'études techniques sérieuses par des organismes indépendants et d'un "vrai" débat public.

Si s'arrêter c'est mourir, pour certains, je ne fais pas partie de ce club et j'agirai dans ma commune.

Cet essai clair, bien rédigé, divisé en chapitres courts, est accessible et devrait être lu par tous !

S'informer c'est agir.
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