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Critique de fanfanouche24


Recu le 24 février 2023

***Lecture jubilatoire dont le plaisir va se prolonger ce mercredi 1er mars , avec une rencontre avec Eric de Kermel...dans les locaux de Babelio...

Grand Merci à Flammarion et à Babelio pour la réception du dernier roman de cet écrivain dont je suis avec beaucoup d'attention les publications depuis sa fort sympathique " Libraire de la Place aux herbes"...qui m'avait enchantée !

Je débute cette chronique et je m'en excuse, par la transcription d' un long passage essentiel, situé en épilogue car il est le miroir significatif de contenu moral et spirituel de notre protagoniste central, Vadim , mais aussi de celui de l'auteur...!
Il existe en effet une fraternité de pensées entre lui et Christian Bobin !

"Dernière page de l'Épilogue

À l'heure où " La Traversée des lumières " s'apprête à être imprimé, j'apprends le départ vers une autre lumière de Christian Bobin.
Il était mon maître, non pas celui qui marche au-dessus mais celui qui marche devant...Il y a quelques semaines je lui avais envoyé une longue lettre pour lui dire mon affection, mon admiration, la reconnaissance de ma filiation.
Les mots qu'ils n'avaient pas encore écrits me manquent déjà.

" La vie est une couronne trop lourde pour nous.On ne peut la mettre sur notre tête, seulement la tenir entre nos mains quelques années. "

Le Muguet rouge, Christian Bobin "

Lecture toujours lumineuse qui nous fait faire la rencontre de Vadim, fils d'un général de l'Armée rouge et d'une russe ( qui se révélera en réalité d'origine française...).Père très impressionnant qu'il admire et avec lequel il joue très régulièrement aux échecs...

Le père, grand joueur d'échecs mais aussi véritable tyran domestique rend l'atmosphère familiale très pesante....

De l'admiration du jeune Vadim pour ce père fort impressionnant, la détestation et la haine vont s'exacerber lorsque Vadim réalisera que ce père admiré et craint , bat sans vergogne sa mère adorée...

Cela se matérialisera dans un premier temps par la rage rentrée du fils en le battant pour la toute première fois aux échecs....Ce qui mettra le
" Pater familias " dans un état indescriptible de fureur ....jusqu'à la tragédie prévisible du meurtre du Père par le fils, afin de protéger la vie de sa mère vénérée !

Vadim se retrouvera , à cause de ce " crime", des années durant dans les geôles russes...Il ne doit un régime de faveur que par ses dons extraordinaires aux échecs...On le sollicitera pour concourir à des championnats d'échecs pour représenter la Russie.Il acceptera à une seule condition : jouer " masqué " car il ne veut pas être assimilé au régime totalitaire de son pays qu'il rejette !

S'ensuivront des déplacements aux quatre coins du monde....un véritable voyage " initiatique"...qui le mèneront jusqu'au Tibet pour retrouver une très mystérieuse jeune femme, croisée tout aussi mystérieusement, lors de ses déplacements ( qui lui glissera en catimini le jeu d'échecs de son père et un carnet secret de ses parties retranscrites par lui enfant et jeune adulte )....De quoi être interpellé et très intrigué...

L'enquête de l'identité de cette femme induira tout un parcours personnel, intime et spirituel !

De révélations incroyables à l'émergence de secrets de famille, très lourds...ce roman réserve au(x) lecteur (s) de multiples rebondissements !

Une fiction qui fait du bien et confirme le chemin
si singulier de cet écrivain, ses questionnements, ses réflexions sur une autre manière de vivre et d'habiter la Terre. À cette lecture j'aurai appris de multiples choses sur le Tibet...( entre autres ! )..

Eric de Kermel se démarque des modes pour creuser durablement,à sa manière, une philosophie de vivre, rejoignant par beaucoup de points de proximité Christian Bobin, dont un retour à la simplicité, à l'Essentiel, des retrouvailles harmonieuses avec Dame Nature...accompagnée d'une quête spirituelle exigeante !


"L'homme versait l'orge et Vadim broyait les grains. L'un et l'autre se souriaient. Et de ce moment, Vadim m'en parla comme d'une révélation.
Dans cette montagne, à deux pas de cette femme, il fut ramené à la plus essentielle des tâches : contribuer à nourrir le monde...prenant conscience de l'humilité de ce geste sans cesse recommencé du paysan comme du meunier.De ceux qu'on ne regarde plus alors que ces mouvements ne peuvent pourtant jamais s'interrompre car ils sont les plus essentiels à la vie des hommes."

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