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Critique de Myriam3


Ecrit plusieurs années après Sur la Route qui l'a lancé sur la voie de la renommée, ce roman-ci évoque cette période de vaches maigres qui précède la publication de son roman-phare. Kerouac a mûri, voire vieilli, et le regard exalté qu'il portait sur la vie et l'Amérique s'est mû en quelque chose d'un peu désespéré, sombre, mais pas (encore) aigri.
C'est une année charnière, où drogues et alcool lui font faire des expériences cauchemardesques, des bad trip dont il ressort à chaque fois un peu plus désolé, au sens littéral du terme (d'ailleurs le nouveau titre est Les Anges de la Désolation, bien plus proche de l'original que celui-ci).
Ses amis, les deux Bull (dont l'un, celui du Maroc, n'est autre que William Burroughs) ne sont plus que des caricatures d'eux-mêmes, de vieux junkies grognons, tandis que Irwin Garden (Allen Ginsberg) est à fond dans les projets et pousse comme il peut Jack (Duluoz, ici) à se bouger.
En tant que femme, bien sûr, j'ai moyennement apprécié le regard qu'il porte sur nous, mais j'ai découvert en revanche un auteur d'une grande sensibilité envers les petites et grosses bêtes (plus en tout cas pour les prostituées mineures qu'il s'envoie sans aucun état d'âme au Mexique).
J'avoue avoir beaucoup aimé la dernière partie, son voyage à travers les Etats-Unis pour installer Mémère, sa mère, en Californie, très émouvant, avant de la ramener en Floride chez sa soeur Caroline: nouvel échec cuisant pour cet homme qui n'aspire qu'à montrer à sa mère le bon garçon qu'il est.
Kerouac est clairement un écrivain aux transports exaltés et métaphysiques qui l'attirent malheureusement de plus en plus vers les tréfonds de son désespoir. Un homme agaçant mais touchant et profond.
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