AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sachenka


Les clochards célestes m'a réconcilié (un peu) avec Jack Kerouac. Il y a quelques années, j'ai lu Sur la route et j'en avais été extrêmemnt déçu. Quoi ? Toute cette histoire avec un type qui passe son temps à traverser l'immensité des Etats-Unis pour de disputer et se remettre de ses cuites ? Quand l'argent vient à manquer, on retourne chez les siens de la côte est ; quand l'ennui devient trop pesant, on donne rendez-vous à ses amis en Californie. Et on recommence ! Encore et encore !

Les clochards célestes, ce n'est pas la grande révélation non plus, mais il offre quelque chose de plus, une dimension spirituelle qui manquait terriblement dans d'autres romans de Kerouac. D'abord, ses voyages périlleux sur les trains, ses rencontres avec d'autres aventuriers, des clochards comme le petit vieux de sainte Thérèse, oui, mais aussi de jeunes paumés qui cherchent une façon économique de découvrir le monde et des maitres spirituels. Par exemple, Japhy Ryder, le maitre à penser du narrateur. Grand orientaliste, érudit, spécialiste en anthropologie et en mythologie indienne, professeur de chinois et de japonais et, surtout, adepte de bouddhisme zen. Ouf ! La sagesse incarnée ? Surtout qu'il délaisse le monde matériel pour vivre dans une petite cahute.

Ensemble, et parfois avec d'autres amis, ils se promènent en Californie, font des randonnées en montagne jusqu'en Oregon et dans l'état de Washington. « […] le cran, l'endurance, la sueur et maintenant ce chant d'un humanité déboussolée c'était comme de la crème fouettée sur une pièce montée. » (p. 131) Voir Kerouac parler de karma au lieu de beuveries et d'errements était effectivement déboussolant mais agréable. Mais il ne faut pas croire qu'on lit un roman initiatique, trop philosophique et ésotérique, à saveur orientale. On croise des gens ordinaire, comme la jolie Rosie, le menuisier Sean Monahan et d'autres jeunes amis.

Mais on est de la Beat Generation ou on ne l'est pas. Et Kerouac l'est. Entre ses escapades avec Japhy, le narrateur retrouve ses amis, la musique, la danse, les divertissements. Cette vie parfois vide de sens (ou en quête de sens) était constamment entrecoupée de questions parfois existencielles, oui, mais parfois plus simple. La recherche du bonheur ne devrait être réservée à une seule bande de mystiques, d'élus illuminés. Donc, cette fois-ci, j'étais capable de supporter Kerouac. Suis-je en train de peut-être commencer à l'apprécier à sa juste valeur ? À suivre…
Commenter  J’apprécie          492



Ont apprécié cette critique (42)voir plus




{* *}