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Critique de caro64


La trilogie berlinoise continue… voici le sixième volet de la série Bernie Gunther. Que les néophytes se rassurent, on peut prendre le train en marche... Philip Kerr aime à balader son détective. Dans Hôtel Adlon, on retrouve Bernie à Berlin en 1934, puis à La Havane en 1954. C'est du très bon Kerr. Ce pavé de 500 pages se lit pratiquement d'une traite.

Bernie Gunther, ex-inspecteur de la Kripo (Kriminalpolizei) poussé à la démission pour fidélité à la République de Weimar, s'est recyclé détective privé - à la Marlowe, solitaire, cynique, désabusé. Chargé d'assurer la sécurité d'un des plus luxueux hôtel berlinois, l' Hôtel Adlon, il voit son job se corser lorsque les morts commencent à s'accumuler. le dirigeant d'une entreprise de construction est retrouvé mort dans sa chambre. Comme si cela ne suffisait pas, le cadavre d'un jeune boxeur juif est repêché dans un canal de la ville, les poumons remplis d'eau de mer. En parallèle, Gunther fait la connaissance - et un peu plus - avec la délicieuse et magnifique Noreen Charalambides, journaliste juive américaine venue enquêter sur la politique raciale de l'Allemagne à l'heure des prochains JO de Berlin : elle entend prouver une discrimination envers les Juifs en vue d'un boycott américain et il va l'y aider. Vingt ans plus tard, il recroise Noreen à La Havane. La Havane où les mafieux américains font pratiquement la loi et où lui-même tente une réorientation professionnelle dans le cigare. Jusqu'à l'assassinat d'un businessman germano-américain véreux, tandis que gronde la rébellion anti-Batista.

Comme toujours, l'intrigue est travaillée, sculptée. Les rebondissements sont brillants et innovants, l'auteur sait maintenir un suspense permanent. Il y a une galerie de personnages complexes et attachants . La réussite avec laquelle est évoqué le décalage entre le luxe et l'atmosphère faussement tranquille de l'hôtel, et la vie des Allemands ordinaires rendue oppressante par l'ordre nouveau, les premières discriminations contre les juifs, la montée progressive de la tyrannie, révèle le talent de l'écrivain. Et puis il y a l'humour et l'air débonnaire du héros. Mais sous ses dehors de privé fripé et un brin contemplatif, se cache la complexité d'un homme contraint, parfois malgré lui, de participer au mouvement de l'Histoire. le tout est de savoir comment il y participe? Un polar historique passionnant et captivant, jusqu'au dernier rebondissement !
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