J'en veux aux communistes d'avoir appelé en novembre 1932 à la grève générale qui a précipité la tenue d'élections. J'en veux à Hindenburg d'avoir été trop vieux pour se débarrasser de Hitler. J'en veux aux six millions de chômeurs - un tiers de la population active - d'avoir désiré un emploi à n'importe quel prix, même au prix d'Adolf Hitler. J'en veux à l'armée de ne pas avoir mis fin aux violences dans les rues pendant la République de Weimar et d'avoir soutenu Hitler en 1933. J'en veux aux Français. J'en veux à Schleicher. J'en veux aux Britanniques. J'en veux à Goebbels et à tous ces hommes d'affaires bourrés de fric qui ont financé les nazis. J'en veux à Papen et à Rathenau, à Ebert et à Scheidemann, à Liebknecht et à Rosa Luxemburg. J'en veux aux spartakistes et aux Freikorps. J'en veux à la Grande Guerre d'avoir ôté toute valeur à la vie humaine. J'en veux à l'inflation, au Bauhaus, à Dada et à Max Reinhardt. J'en veux à Himmler, à Goering, à Hitler et à la SS, à Weimar, aux putains et aux maquereaux. Mais, par-dessus tout, je m'en veux à moi-même. Je m'en veux de n'avoir rien fait.
Tous les Allemands portent en eux l’image d’Adolf Hitler, dis-je. Même ceux qui, comme moi, le haïssaient, lui et tout ce qu’il représentait. Ce visage, avec ses cheveux ébouriffés et sa moustache en timbre-poste, continue de nous hanter, aujourd’hui encore et à jamais, et, telle une douce flamme impossible à éteindre, brûle dans nos âmes. Les nazis parlaient d’un Reich de mille ans. Mais parfois, je me dis qu’à cause de ce que nous avons fait, le nom de l’Allemagne et des Allemands sont couverts d’infamie pour mille ans. Qu’il faudra au reste du monde mille ans pour oublier.
J’avais pas mal entendu parler de Proust. Un de ces jours, il allait falloir que je m’invente une excuse pour ne pas le lire.
"Oh, je ne suis pas un hitlérien fervent, mais je crois en Hermann Goering. C'est un personnage beaucoup plus imposant que Hitler.
- En diamètre, c'est sûr. " Ce fut à mon tour de sourire de ma petite plaisanterie.
"Quelques minutes parmi les pithécanthropes de Munich suffisait pour qu’un Berlinois ait déjà l’air d’avoir une bonne avance dans l’évolution humaine."
Si l’on remonte suffisamment dans le temps, on s’aperçoit que tous les catholiques sont juifs. C’est ce qu’il y a de formidable avec l’histoire. Si l’on remonte suffisamment dans le temps, même hitler est juif.
Le sergent de permanence était aussi gros qu'un boulet de démolition et tout aussi serviable. Il avait le crâne chauve et une moustache gominée semblable à un petit aigle allemand. Chaque fois qu'il faisait un geste, sa ceinture en cuir grinçait contre son ventre tel un navire tirant sur ses amarres. De temps à autre, il portait sa main à sa bouche et rotait. On pouvait sentir son petit déjeuner depuis la porte d'entrée.
“Vous avez toujours été aussi cynique ?
- Non. Avant, j'étais dans le ventre de ma mère“
Ceux qui croient que toute propriété est du vol ne tardent pas à découvrir que tout meurtre n'est pas un assassinat.
Le sous-sol enfumé servait de refuge aux joueurs de billard et de dominos et , surtout , aux joueurs d'échecs. Les femmes n'étaient pas les bienvenues au sous-sol du Richmond . Les Argentins prenaient les femmes très au sérieux . Trop au sérieux pour accepter d'en avoir autour d'eux quand ils jouaient au billard ou aux échecs . Ça ou bien les Argentines excellaient au billard et aux échecs.