AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JeanPierreV


Keserű est en train de lire une pièce de théâtre écrite par B. qui s'est suicidé. Cette pièce de théâtre écrite en 1990 évoque la disparition du système politique stalinien qui, jusqu'alors, dirigeait la Hongrie. B. était un auteur juif né à Auschwitz. Chose étrange, il portait le sinistre tatouage sur la cuisse et non sur l'avant bras, celui-ci étant trop court pour l'écrire en entier.
Keserű a connu B. et pense qu'il a laissé un roman, celui de sa vie. Un roman qu'il a cherché en vain le jour du décès, dans son appartement avant l'arrivée de la police. Un roman qui hante son esprit, éditeur privé et aimerait maintenant le publier.
Une grand partie du livre "Liquidation" est construite autour de cette recherche qui se déroule en 1999. Celle-ci l'amènera à rencontrer les femmes qui ont aimé B.
"Liquidation" est un livre pas toujours facile à lire. On ressent dans toutes les pages la souffrance toujours présente d'Imre Kertész, qui a lui aussi été déporté. Une souffrance et un malaise face également à l'attitude des hongrois antisémites, pendant et après la guerre.
Keserű a été écarté par le pouvoir stalinien de l'entreprise d'édition dans laquelle il travaillait, et emprisonné. Imre Kertész a lui aussi été écarté par le pouvoir hongrois d'un travail de journaliste et du service de presse du Ministère de l'Industrie...on retrouve de nombreuses similitudes entre les parcours professionnels de Keserű, narrateur dans Liquidation et d'Imre Kertész;
"Liquidation" dénonce les conséquences de tous les régimes totalitaires, qu'ils soient nazis ou staliniens, et la solitude, l'insignifiance de tout individu face à ces régimes.
Son approche est parfois difficile. Roman imaginaire, vécu de l'auteur, dénonciation des régimes se mêlent en prenant tantôt la forme de la pièce de théâtre écrite par B, tantôt la forme narrative de Keserű, le narrateur de "Liquidation".
Les deux auteurs, l'un romanesque, l'autre réel ont été des"Êtres sans destin" que d'autres ont tenté d'écraser, en vain. Tous deux, survivants marqués à vie, témoignent face à l'inhumain.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}