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Critique de coco4649



 
Recueil en deux parties :
. Les jours simples
. L'ange qui boite

L'auteur nous invite, avec force langage angélique,
à réfléchir sur notre présence au sein de la nature,
dans laquelle l'arbre fait figure de roi omniprésent.

Des analyses sur les éléments vitaux ‒ feu, eau, terre,
ciel ‒ complètent ce tableau, le tout n'étant pas dénué
d'une lucidité certaine de voyageur-source.

Une mention particulière relevée dans cet aphorisme
terriblement d'actualité, en ce jour du 1er décembre
2018, contenue dans les jours simples :
" La misère n'abandonne point ses pauvres. " p.13.

Dans la seconde partie " L'ange qui boite ",
Jean-Marie Kerwich revient sur la présence,
en tous temps en tous lieux, de dieu, du messie,
de l'ange, et de leur relation avec notre fin de vie.

Enfin des observations sur la poésie, le poème,
complètent agréablement l'ouvrage.



Telles les citations qui suivent imagent le propos :

" Les jours simples
 Il est tard, je ne puis fermer l'oeil. La nuit me
demande de veiller, car elle est seule aussi.
p.11


" Les jours simples
 Un matin d'été, les ronces ont envahi mon
seuil, et de ma main criminelle, je les ai sec-
tionnées à coups de serpe. Mais le temps de
quelques lunes, elles sont revenues toutes
tremblantes pour me pardonner.
p.11


" Les jours simples
 Une tribu de nomades s'est installée sur la
place du village, sous l'ombrage des arbres.
Le surlendemain ils sont partis, mais les arbres
les ont suivis. Car deux jours plus tard, j'ai
retrouvé ces nomades dans un autre village,
sous l'ombrage de ces mêmes arbres.
p.14


" Les jours simples
 Aurais-je la gloire de vieillir, et de compren-
dre enfin le coeur des feuilles mortes ?
p.15


" Les jours simples
   Le feu ne peut brûler le feu, ni l'eau ne
peut noyer l'eau, mais l'homme peut blesser
son semblable.
p.15


" Les jours simples
 Si le feu pouvait pleurer, la pluie ne serait
pas aussi belle.
p.17


" Les jours simples
 Comme la pensée est belle lorsqu'elle se
laisse intimider par le simple regard d'un
arbre.
p.18


" Les jours simples
 Je ne connais pas le nom des arbres. Je ne
connais que la douleur de leur âme d'écorce.
p.29


" Les jours simples
 Parfois, j'aimerais prendre une poignée de
ciel et la jeter à la face de tous ces incroyants.
p.31


" Les jours simples
 Tout à l'heure, j'ai vu une fourmi à mes
pieds, et j'ai eu peur qu'elle ne m'écrase.
p.33


" Les jours simples
 Plus je vieillis et moins j'aime rire. Je crois
que le rire est ridicule. Car dès que j'ai fini
de rire, j'entends le silence qui se moque de
moi.
p.34


" Les jours simples
 Ce matin, une petite goutte de rosée m'a
offert sa jeunesse.
p.37


" Les jours simples
 J'ai posé au ciel mille questions sur la souf-
France et l'injustice. de simples gouttes de
pluie furent sa réponse. Et ce fut à moi de
comprendre.
p.48


" L'ange qui boite
 La poésie choisit son teneur de plume. Elle
ne laisse personne tricher, mais donne toute
son âme aux vrais penseurs.
p.52


" L'ange qui boite
 Je sais qu'en ma tombe je rêverai enfin de
Dieu en toute paix. Et même si les hommes
ne veulent pas fleurir ma tombe, je sais que
la mousse verte ne m'abandonnera pas.
p.59


" L'ange qui boite
 Tiens, un petit moine liseron, vêtu de sa
magnifique tunique blanche ! Il semble prier.
p.62


" L'ange qui boite
 Pour voir le royaume du messie, il suffit
d'être seul et triste.
p.79


" L'ange qui boite
 Qui prétend que la mort est cruelle ? Le
bois mort donne naissance au feu. Si nos
âmes avaient la foi du bois, nous retrouverions
la vie en mourant.
p.81


" L'ange qui boite
 Une roulotte de bohémien est un château
au pied d'un arbre.
p.82


" L'ange qui boite
 J'ai vu un ange qui boitait. Il m'est apparu
simplement : j'étais assis sur un banc et je
voulais allumer du tabac. L'ange me vit et
vint allumer mon tabac. Je sais maintenant
que tous les hommes devraient boiter. Mais
qui en ce monde mériterait d'avoir cette
magnifique démarche ? Les prétentions, les
audaces, les parades sont à présent à mes
yeux les vraies infirmités.
p.84
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