Séquences privées, Tome 3 : Accord secret

Il n’avait jamais touché une femme aussi intimement sans l’avoir jamais embrassée. Il savourait l’attente de ce baiser, le moment où il se gorgerait de sa douceur… où il débaucherait cette bouche innocente.

Beaucoup de femmes s’intéressaient sans doute à Seth Hightower. Et pas seulement parce qu’il était beau : son stoïcisme et la virilité brute qu’il dégageait représentaient un défi pour n’importe quelle femme.

Il était naturellement beau, mais lorsqu’il souriait, il devenait séduisant comme un dieu. Elle le regardait, muette, comme ensorcelée. Malgré elle, son attention se posa sur son corps. Il avait une carrure massive, mais il était svelte et musclé. Il irradiait la force, à la fois physiquement et mentalement. Ses cheveux d’un noir de jais, mi-longs, retombaient librement sur sa nuque en mèches lisses et brillantes. Elle mourait d’envie de les toucher.

Seth l’attirait irrésistiblement… Elle n’avait jamais connu ce genre de sentiment, et elle ne voulait pas qu’il la prenne pour une oie blanche. À la différence de Tommy, il avait passé la trentaine – il possédait à la fois la force et la maturité, que ce soit physiquement ou intellectuellement. Et pourtant, lorsqu’il posait les yeux sur elle, elle avait l’impression d’être tout sauf une pauvre fille naïve.

Si vous êtes fan, j’espère que je ne vais pas briser vos illusions… mais je dois vous dire que les paroles de leurs chansons sont mille fois plus poétiques et subtiles que Tommy l’est en réalité, même dans ses meilleurs moments.

Prenant conscience qu’il l’abritait toujours de son corps, il se redressa à regret et retira le bras qui entourait sa taille. Elle fit un pas sur le côté, mais il remarqua avec satisfaction qu’elle ne s’écarta pas de beaucoup. Il avait aimé la sentir contre lui.

Il buvait rarement du champagne – ou quelque alcool que ce soit, en fait. Durant son enfance à Isleta Pueblo, son village natal, il avait constaté très tôt les effets dévastateurs de l’abus de boisson sur son père et ses deux oncles. Mais la journée avait été longue et éprouvante. D’habitude, ses choix artistiques étaient guidés par les scénarios des films pour lesquels on l’engageait, et par son instinct créatif. Ce soir, ils avaient été pour l’essentiel dictés par la vanité de ses modèles, et leurs goûts douteux.

Il savait d’expérience qu’une femme pouvait aisément s’enticher d’un homme qui la transformait en créature de rêve. Il essaya de se souvenir du nom de cette starlette qui l’avait un jour poursuivi de ses assiduités, mais renonça très vite. Quelle importance, au bout du compte ? Il avait appris à éviter les femmes avides de célébrité. Et celle qu’il avait en face de lui était de toute évidence consumée par cette ambition – ce qui l’avait peut-être inspiré pour le choix du personnage de Marie-Antoinette.

Il avait senti une pointe de séduction dans le ton qu’avait employé Daphne. Elle avait bu bien trop de champagne pendant qu’il l’avait maquillée. Levant les yeux, il aperçut la légère cambrure de son dos qui mettait en valeur sa généreuse et débordante poitrine constellée de paillettes argentées. Conscient que les tétons risquaient à tout moment de déborder du balconnet, il avait proposé un peu plus tôt à la jeune femme de coller l’envers du tissu à sa peau. Elle avait refusé. Loin de l’effrayer, cette éventualité semblait manifestement l’intéresser.

Les personnalités d’Hollywood étaient prêtes à donner beaucoup pour être transformées le temps d’une nuit en créatures de contes de fées ou en personnages historiques glamour.