AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de christinebeausson


Les carnets d'un journaliste qui nous raconte ses rencontres entre 1919 et 1929.
Ce n'est jamais la reprise de chroniques écrites durant ce temps là, c'est plutôt années après années la réécriture de ce que fut l'actualité de ce temps là.
Après l''insurrection de Pâques 1916, parfois appelée les « Pâques sanglantes » (1),le journaliste Joseph Kessel a été envoyé en Irlande par le journal des débats (journal français publié de 1789 à 1944). Nous suivons les pérégrinations des révoltés en particulier le combat de Terence MacSwiney (2).
Son parcours l'entraîne entre 1922 et 1925 vers ce qui reste de l'empire russe et de ce que l'Occident retient de ces années au travers de rencontres avec des personnages illustres.
La rencontre avec Kerensky (3) ou plutôt la description de ce que fut la conférence qu'il donna à Paris en 1919 est la narration de ce que fut ce moment où un homme a essayé de faire comprendre ses motivations.
La rencontre avec les descendants de Tolstoï, rencontre littéraire où sont recherchés tous les lieux et les personnages qui flirtent à travers de simple récit de souvenir de ce que fut ce grand écrivain.
La rencontre avec celui qui tua Raspoutine celui dont le nom ne parle qu'à quelques érudits, le prince Félix Youssoupoff, non pas pour décrire l'assassinat mais décrire le processus qui permis de réaliser ce crime.
Sa découverte du monde l'entraîne enfin vers un état naissant, comment la Palestine allait devenir Israël après l'échec du projet Ouganda (4).
Constat du départ de juifs de toutes l'Europe vers ce qui sera peut être une terre hospitalière ou qu'ils réussiront à rendre hospitalière.
La suite des aventures de notre journaliste les années suivantes est plus liée à des faits divers qui nous entraînent de Paris vers les traces d'une ligne aéropostale de légende.
Un récit qui nous permet de replonger dans des faits dont nous avons peut être oublié l'existence ... enfin surtout de ma part.

(1)
L'insurrection de Pâques 1916 est un chapitre marquant de l'histoire irlandaise. Les faits sont cantonnés aux villes de Dublin et d'Enniscorthy. Malgré tout, cet événement fait partie de la mémoire collective des Irlandais. L'insurrection est entreprise par les mouvements républicains mais, mal organisée et avec des effectifs trop peu nombreux, les insurgés comptent sur un soutien populaire qui ne se manifestera pas. Son résultat est donc un retentissant échec militaire, mais, à la faveur de la féroce répression des Britanniques, il devient un immense succès politique pour les nationalistes irlandais les plus radicaux, face aux nationalistes pacifiques et modérés.
...
L'évènement a été largement commémoré à Pâques 2016, comme le centenaire des fondements de la création de l'État irlandais.

(2)
Terence MacSwiney, auteur dramatique, poète et homme politique irlandais, élu maire de Coro par le Sinn Féin au début de la guerre d'indépendance irlandaise en 1920. Arrêté par le gouvernement britannique pour sédition et incarcéré à la prison de Brixton, sa mort en octobre 1920, après 74 jours de grève de la faim, a attiré l'attention internationale sur lui et sur la campagne républicaine irlandaise.

(3)
Alexandre Fiodorovitch Kerenski, avocat et homme politique russe membre du Parti socialiste révolutionnaire. Après la révolution de février, il occupa différents postes ministériels dans les deux premiers gouvernements du prince Gueorgui Lvov, puis prit lui-même la tête du gouvernement provisoire, avant d'être chassé du pouvoir par les bolcheviks lors de la révolution d'octobre.

(4)
Le projet Ouganda est un projet d'implantation juive au Kenya, alors sous l'autorité de l'empire britannique. Il est présenté en 1903 par Theodor Herzl, et sur proposition britannique, lors du sixième congrès sioniste, comme solution temporaire pour le peuple juif. du fait du refus du pouvoir turc d'accorder l'autorisation aux Juifs de s'installer en Palestine, et le désarroi des communautés d'Europe orientale grandissant, Herzl envisage l'idée d'une potentielle acceptation du projet. Nombreux dans le mouvement sioniste sont ceux qui redoutent ce projet, même comme solution temporaire. Herzl lui-même insiste, dans son discours lors du sixième Congrès, sur le fait que « l'Ouganda n'est pas Sion, et elle ne sera jamais Sion ». 292 voix pour, contre 177 contre et 132 abstentions amènent le Congrès à désigner trois représentants afin qu'ils étudient sur le terrain les possibilités d'implantation. À leur retour, deux des trois émissaires repoussent toute éventualité d'installation en Ouganda, et le septième Congrès Sioniste, qui se réunit en 1905, rejette le projet dans son ensemble, à une forte majorité, se référant au fait que « toute tentative d'implantation en dehors de la terre d'israël va à l'encontre des principes décidés à Bâle ».
Le projet Ouganda soulève une vive et amère opposition au sein du mouvement sioniste. Nombreux sont ceux qui le considèrent comme une trahison envers la terre d'Israël, unique patrie du peuple juif. L'« affaire Ouganda » provoque une scission au sein du mouvement sioniste. Certains des adeptes du projet quittent le Congrès et l'organisation sioniste mondiale et fondent le mouvement territorialiste.
Une poignée de familles venues de Pologne et de Russie s'installèrent tout de même au Kenya. En 2015, la communauté juive compte 150 membres, venus d'Europe, d'Afrique ou d'Asie.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}