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Critique de Gusseuh


Ce n'est certes pas un hasard si le fameux Billy a un jour décidé de faire raconter sa (ses ?) vie par le grand Daniel Keyes. D'une part, toutes les personnalités de Billy sont d'accord sur le fait que "Des fleurs pour Algernon" est un chef d'oeuvre, sensible et profondément attaché à l'humain. D'autre part, comment un auteur aussi humaniste aurait pu refuser une telle demande, venant d'un personnage qui défrayait les chroniques les plus sordides, à l'époque ?
Car Billy Milligan est schizophrène. Un pur et dur, comme ceux des films (dans la vraie vie, ils sont très rarement atteints par un mal aussi violent), avec un nombre inconcevable de personnalités multiples (24), une sensibilité exacerbée, et surtout quelques méfaits à son actif dont seules quelques personnalités étaient au courant.
Bref, un joli capharnaüm, qui le traine de force à la lumière des médias et des tribunaux, et le déshumanise face à ceux qu'il considère rapidement comme ses agresseurs...
Keyes décrit ici la lente progression de son état psychologique, avec les personnalités qui se dévoilent une par une, expliquant leur origine (traumatisme, peur...) et leur rôle dans la survie de leur "hôte". Il décrit comment Billy tente, peu à peu, de fusionner ses multiples personnalités en acceptant la confrontation au regard des autres.
Mais nous ne sommes pas dans un roman.
Il n'y a pas de fin heureuse.
Il n'y a d'ailleurs pas réellement de fin, à proprement parler.
Billy Milligan est un livre ouvert, dont la vie égrène les pages.
Et le roman biographique qu'en a tiré Daniel Keyes est, une fois encore, un chef d'oeuvre d'intelligence, de délicatesse et d'humilité, acceptant le risque d'être victime de son empathie, acceptant le risque d'être simplement face à un escroc de génie.
Et, quel que soit le jugement du lecteur, le personnage que l'on a sous les yeux est fascinant.
Un ouvrage monumental.
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