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Critique de Esorlecram


Une histoire à la fois simple et profonde. Il ne faut pas une foule d'événements pour faire un grand roman.
Nous sommes dans les campagnes d'une Algérie fraîchement indépendante. Adem, l'instituteur, voit un jour la valise de sa femme prête pour une séparation irrévocable. Il ne comprend pas, est abasourdi, complètement désemparé. Rien n'a plus d'importance pour lui : il quitte son emploi, sa maison, pour devenir un ivrogne sans domicile fixe.
C'est cette errance que nous conte Yasmina Khadra dans la première partie du roman. Devenu complètement asocial, il fuit tout contact, refuse toute parole inutile. Ses pérégrinations le font quand-même rencontrer, malgré lui, quelques personnages hauts en couleur, comme le nain Mika, qui aurait toutes les raisons du monde de se plaindre de son sort. Mais Mika est un optimiste qui tente de convaincre Adem qu'il faut profiter des moindres petits plaisirs à portée de main. Adem ne répond pas à ces monologues, mais pas sûr qu'il n'en restera rien au fond de lui-même.
La seconde partie est plus classique. Adem a trouvé refuge chez un invalide qui risque de se faire confisquer sa maison par le tout puissant commissaire politique, dictateur haï et craint de tous. C'est l'occasion pour l'auteur de parler de ce pays qui doit apprendre à être indépendant. Comme dans « Ce que le jour doit à la nuit », Yasmina Khadra veut rester objectif, et constate que les nouveaux dirigeants ne sont pas nécessairement plus humains que l'occupant français.
Adem retrouve ses sensations de mâle au contact de la femme de son hôte. Mais l'Algérie n'est pas encore prête à oublier ses traditions et ses codes millénaires. Il l'apprendra à ses dépens.
Tout cela est conté avec le talent habituel de l'auteur, moins bavard que d'habitude et c'est tant mieux : le style est plus condensé mais tout aussi poignant. C'est le cinquième roman que je lis de Yasmina Khadra, le meilleur à mes yeux.
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