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Citations sur Le Sel de tous les oublis (200)

Peut-être qu'on ne se reverra plus. J’ignore quel type tu es, si tu te souviendras de moi ou pas. Je ne sais pas pourquoi tu te caches derrière ton ombre, ni qui tu fuis ni ce que tu pourchasses. Ce n'est pas mon problème, c'est le tien. Moi, je crois dans la bonté et dans l’amitié. C'est vrai, je me suis fait truander par pas mal d’énergumènes que j’ai nourris et hébergés, mais je ne renoncerai pas à ce que j'estime être la plus noble des vocations : être utile aux autres. Si mes obligés me rendent la pareille, tant mieux ; s'ils me mordent la main ou s'ils me font un bras d'honneur en guise de signe d'adieu, tant pis. L’essentiel est de continuer de croire dans la générosité des cœurs et de l'esprit.

Adem leva la main pour mettre fin à une discussion qui commençait à l'horripiler au plus haut degré à cause de son caractère moralisant.
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Le guerrier n'est pas celui qui part à l'assaut, un sabre à la main, haj Menouar. Le guerrier, le vrai, est celui qui met ses pas dans la marche de son temps, un livre sous le bras. Car l'ennemi implacable, l'ennemi de toujours, l'ennemi commun est l'ignorance.
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La femme est un temple aux trésors piégés, bonhomme. Elle ne livre ses codes qu'aux explorateurs chevronnés. Malheur à celui qui la prend pour une petite nature alors qu'elle est l'essence de toute chose en ce monde. Elle est le filon et la trappe dérobée ; elle est ce miroir dans lequel les hommes n'ont jamais su regarder.
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⁃ Vous devriez regagner votre lingerie, monsieur.

⁃ Ne me prends pas de haut, mon gars. Si j'ai fini dans ce mouroir, c'est à cause de mon érudition. Lorsque tu développes une théorie qui n'est pas conforme à l'abêtissement en vigueur, on t’encamisole. C'est ce qui m'est arrivé. J'ai passé des mois au pavillon A. Eh oui, il y a des nations qui construisent des panthéons pour leurs génies, et d'autres qui les vouent aux gémonies.

Il parlait comme s'il récitait un texte qu'il connaissait par cœur sans en saisir le sens.

Adem pensa retourner dans sa chambre, mais il faisait si beau qu'à choisir entre un enquiquineur et l'ombre de l'arbre, il accepta les deux.
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L'ampoule au-dessus d'eux se mit à clignoter avant de griller. Il fit noir dans la maison, noir dans les cœurs, noir dans les pensées. Adem ne percevait que son souffle en train de s'appauvrir tandis l'obscurité s'alliait au silence que pour faire diversion.
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Adem ne voyait pas ce qu’il était possible de réparer. Il est des turpitudes que l’on ne soupçonne pas, des faillites que l’on ne surmonte pas, des prières aussi atroces que les peines perdues. Sa femme avait décidé de le quitter, aucun recours ne semblait en mesure de l’en dissuader.
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Un poète, c'est l'enfant des lumières. Son esprit est un soleil. Il sait dire les choses qui éveillent aux éclaircies de ce monde.
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Appuyé sur une béquille, Adem sortit de l’infirmerie pour aller prendre le frais dans un bout de jardin. La journée était belle, avec un soleil colossal punaisé au milieu du ciel. L’odeur des feuillages se joignait aux pépiements des oiseaux pour apaiser les âmes. Un contingent d’hirondelles dentelait les câbles des poteaux électriques. De loin provenait le crachotement d'un autocar. Adem ferma les yeux et s'abandonna à une sorte de quiétude intérieure. Par moments, une douleur fusait ça et là à travers ses chairs, mais l'ombre de l'arbre, au pied duquel il se reposait, semblait en résorber les effets.
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– Et que ferons nous lorsque la mer sera totalement asséchée Adem?
– Ce que tu voudras Mika, ce que tu voudras.
– Eh bien je vais te dire ce que nous ferons une fois que la mer sera asséchée… Lorsqu’il n’y aura pas une goutte d’eau au fond des abysses, lorsqu’il n’y aura que des rochers embrumés au milieu du corail et du sable brûlant, lorsque tout sera blanc devant nous, nous retrousserons nos pantalons par-dessus nos genoux et nous marcherons sur le sel de tous les oublis jusqu’au bout de toute chose en ce monde. p.220-221
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Vivre en société, c'est accepter l'épreuve du rapport aux autres, de tous les autres, les vertueux et les sans-scrupules. En société, nul ne peut observer la morale sans se faire violence. Il y a des ermites qui croient, en s'isolant, l'observer dans la sérénité. Ceux-là trichent avec eux-mêmes. La morale ne s'exerce que parmi les autres. Fuir ces derniers, c'est fuir ses responsabilités.
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