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Critique de chachourak


Difficile de se prêter à l'exercice de la critique lorsqu'il s'agit d'un titre comme La Coquille.

Comment critiquer quoi que ce soit dans ce texte, et surtout quoi critiquer ? Parce que quand on critique, on est censé juger les éléments qui composent le livre : le style de l'auteur, sa façon de présenter son histoire, l'angle sous lequel il a choisi d'aborder le sujet, la psychologie des personnages, l'inventivité du récit, les registres utilisés… j'ai beau essayer de chercher et de lister tous les éléments sur lesquels je pourrais émettre un avis, rien ne me semble approprié.

Après avoir passé quelques années en France à étudier le cinéma, l'auteur retourne en Syrie, son pays natal. Il ne passera jamais les portes de l'aéroport de Damas car, il y a quelques années, lors d'un dîner entre amis, il a osé faire un blague sur le régime syrien. Interrogé et torturé, Moustafa Khalifé raconte dans ce livre l'horreur qu'il a vécu pendant ses 12 ans d'emprisonnement. de la description des violences physiques qu'il subit au récit de ses relations avec les autres détenus en passant par les maladies, les conditions misérables d'hygiène et inexistantes de confort, l'auteur témoigne de son quotidien pendant ces douze ans.

À partir de là, difficile d'écrire une critique parce qu'il n'y a rien à juger. Si vous avez envie de lire un livre bien trop actuel sur la réalité politique en Syrie et que votre coeur est bien accroché, si vous êtes intéressé par cette partie du monde et n'avez pas envie de lire un livre édulcoré : lisez-le. Si vous êtes sensibles et n'aimez pas assister à des scènes insoutenables, ne le lisez pas.

On pourrait user de nombreux adjectifs pour décrire ce texte : poignant, terrible, touchant -mais aucun ne serait à la hauteur et tous seraient vains car, même si ce témoignage regorge de détails sur les méthodes de torture, je crois que le pire reste encore que j'ai terminé ce livre en ayant la sensation que tout n'a pas été dit, comme si l'auteur avait épargné son lecteur ou n'avait pas su trouver tous les mots pour s'exprimer.

Ce que l'on trouve finalement entre les pages de ce livre, c'est un processus de déshumanisation et une solitude comme celles que l'on trouvait dans Si c'est un homme. C'est sans aucun doute une lecture dont on a du mal à se défaire et qu'il est impossible d'oublier.
Lien : http://ulostcontrol.com/coqu..
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