- Pourquoi ont-il fait ça ? demande quelqu'un.
A cause du pétrole ?
- Du pétrole, et aussi de l'argent, du pouvoir, du besoin de dominer
La vie n'est rien sans la promesse de la mort.
- J’ai besoin de penser que nous ne sommes pas seuls.
- Tu détestes tout ce qui est religieux.
- Je ne déteste pas la religion : c’est juste que je ne la comprends pas. J’ai grandi au milieu de gens qui m’ont enseigné une chose : la religion divise les gens. Les autres vous craignent ou vous détestent à cause d’elle. Je trouvais complètement fou que des gens puissent croire si fort en une histoire. Que si d’autres gens croyaient en une autre version de la même histoire, à peine différente, c’était une abomination. Tant de guerres ont commencé de cette façon, autrefois.
- Tu te souviens de ce qui est arrivé aux premiers qui ont vu la Terre depuis la Lune ?
- Un petit pas... C'est ça ?
- Ils ont regardé d'en haut notre petite planète, et ils ont vu que les frontières n'avaient aucun sens, qu'elles n'existaient même pas, et que les conflits n'avaient pas de sens parce que nous étions tous là ensemble. Il y a même un terme pour cela : l'effet de surplomb. Ceux qui sont allés dans l'espace et qui ont pu voir la Terre d'en haut ont une vision de l'univers que les autres n'ont pas.
Ne t'en fais pas, je suis à cent pour cent en faveur de l'égalité des sexes : je parle aussi mal des garçons que des filles.
Une créature qui a souffert est plus sensible aux êtres qui lui ressemblent
- Voilà ce que je trouve le plus étonnant, fit Max, [...]. Quand on croit, on passe un temps infini à attendre sans rien faire, à prier pour un miracle.
- Les croyants sont des gens très patients.
- C'est quand-même si souvent décevant ! Je ne crois pas que je pourrais passer le reste de ma vie comme ça, à attendre une preuve de l'existence de Dieu.
La vie après la vie, c'est ce que nous laissons de nous dans le cœur des autres.
Quand [la ceinture d'astéroïdes qui entoure maintenant la Terre] était apparue pour la première fois dans le ciel, la panique sur Terre avait été totale.
On avait caché les œuvres d'art dans des caves, on avait prêché l'apocalypse dans les lieux de prière en exhumant des sermons tirés de toutes les religions de l'Histoire, à la recherche d'un sens ou au moins d'un enseignement.
Les conséquences de la guerre entre le Moyen-Orient et les Etats-Unis avaient été reléguées au second plan, éclipsées par ce nouveau danger nettement plus universel ; la Russie s'était jointe en catastrophe aux voïvodes [pour favoriser l'égalité et aider à se débarrasser de toute identité nationale marquée, on n'utilise plus les noms des pays d'origine en Europia, chaque pays est désigné comme un voïvode]
Et puis, finalement, la ceinture d'astéroïdes était restée suspendue dans l'espace, autour de la Terre. (...)
Les nations qui en avaient encore la capacité se réunirent pour mettre leurs ressources sur les météorites en commun, celles du ciel et celles qu'on retrouvait à la surface. La quête de pierres de l'espace devint un passe-temps prisé et rentable. L'AEVE se dépêcha de mettre au point des simulations de vol et des cartes d'itinéraires avant d'envoyer ses meilleurs astronautes - mais aucun ne parvint à dépasser la ceinture.
La planète ainsi entourée devenait captive, incapable de communiquer avec le reste de l'univers. Le système solaire restait inexploré, l'espace interstellaire silencieux.
Depuis deux cents ans, les scientifiques clamaient que l'avenir se trouvait dans les étoiles, que la race humaine ne pouvait être sauvée autrement que par l'exploration d'autres galaxies, et voilà qu'elle se trouvait rivée à la Terre. Du point de vue technologique et philosophique, on venait simplement de faire un bond de deux siècles en arrière.
La science avance en se contredisant elle-même. Il y a toujours une science meilleure à découvrir, si nous parvenons à améliorer nos connaissances.