AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de marko59


De Richard Strauss à Nietzsche, j'ai toujours été intrigué par cette figure de Zarathoustra. J'avais lu que le zoroastrisme avait influencé l'essentiel des religions monothéistes. Qu'il était lui-même probablement la première croyance monothéiste non dualiste (contrairement au mazdeisme qui l'avait précédé).Et que le Coran ou la Bible devaient beaucoup à ses écrits. J'ai donc relu un peu l'histoire des migrations des peuples indoeuropéens venus du Caucase vers l'Inde et le nord de l'Iran actuel, et de leur assimilation des autres traditions religieuses, notamment indiennes d'avant le brahmanisme et l'hindouisme qui ont mis par la suite en avant la trinité Brahma Vishnu Shiva pendant que le mazdéisme fusionnait les entités Mitra et Varuna pour aboutir à Ahura Mazda.

J'étais donc enfin prêt pour découvrir les fameux Gathas , ces poèmes rythmés et conçus comme des mantras qu'on pouvait chanter pour mieux s'en imprégner et entrer dans d'une forme de transe extatique. Mais non pas comme des textes à tonalité morale dictés à un messager, ou prophète (que n'est pas Zarathustra), par la divinité mais davantage comme un parcours intérieur et philosophique.

Et je dois avouer ma relative frustration à la lecture de ces chants. L'impression d'avoir lu un nombre incalculable de fois la même phrase déclinée de multiples façons et se contentant de poser en permanence la même question sans jamais y répondre. Un sentiment d'une longue introduction qui ne serait pas suivie d'un exposé véritable ou d'une pensée plus complexe. On est plus près d'une forme de méditation transcendantale que d'un véritable enseignement.

Ces chants visent à chercher la pensée juste, la Sérénité et la maîtrise de soi qu'il oppose à la pensée fausse, au mensonge, à la manipulation des élites ou des gouvernants. Il prône un respect de l'environnement et de la nature, ce qui est assez moderne finalement mais énoncé tel quel sans développement.

Je suppose qu'il faut approfondir, lire les autres textes de l'Avesta même si je me souviens de Mircea Eliade peu enthousiasmé par leur contenu.

Reste que c'est toujours émouvant d'entendre une voix venue d'un lointain passé s'interroger sur les mêmes questions métaphysiques et existentielles et tenter de trouver le chemin d'une forme de bonheur et de sérénité qui passe notamment par la bienveillance et le respect de la nature.

La première partie historique et théorique de ce livre est par ailleurs très intéressante et vaut à elle seule la lecture.


Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}