Un pays de fantômes

- Et si personne ne voulait, je ne sais pas, faire les moissons, la cuisine, le ménage, ou nourrir les autruches ? (...) Je ne comprends pas votre mode de vie.
- Si quelqu'un veut se laisser mourir de faim, libre à lui, a répondu Sakara. J'ai remarqué que beaucoup préfèrent avoir le ventre plein. Et pour ça, il faut planter, récolter, élever et chasser. Nous trouvons de la joie dans ce que nous faisons pour nous-mêmes et la communauté.
- Et les tâches moins plaisantes, comme la vaisselle ? Ou bien entretenir les égouts ? Nettoyer les latrines ?
- Dans votre pays, est-ce que vous vous faites payer pour prendre un bain ? Pour vous habiller ? Quand vous finissez votre journée de travail, laissez-vous les outils en désordre ? Je ne veux pas vous manquer de respect, mais est-ce qu'il n'y a que des enfants , là d'où vous venez ?

Tu as le droit de t’en vouloir, si ça peut te consoler m’a t’elle dit. Ou si tu aimes la souffrance que cela rapporte. (…) Mais quand la culpabilité ne t’est plus d’aucune utilité, tu ferais mieux de ne pas t’y accrocher. Ou bien elle va pourrir et te gangréner de l’intérieur.

"Ne faites rien d'horrible et, si vous agissez mal, admettez-le."

"Tu as le droit de t'en vouloir, si ça peut te consoler, m'a-t-elle dit. Ou si tu aimes la souffrance que ça t'apporte. Tant que tu arrives à mettre de la distance entre toi et ton pays d'origine, ou les soldats qui parlent ta langue maternelle, alors d'accord. Mais quand la culpabilité ne t'est plus d'aucune utilité, tu ferais mieux de ne pas t'y accrocher. Ou bien elle va pourrir et te gangréner de l'intérieur."

Une ville est plus que la carte de ses batailles ou que ses actualités.

Ils se font du souci concernant leurs relations et leur santé, la guerre, leur mort et la vie qui les attend après. Bref, tout ce qui me préoccupait en grandissant, excepté le travail, les patrons et la pauvreté.

Il m'a fallu un bon moment pour sombrer dans le sommeil. Un mois plus tôt, je me levais tous les matins au point du jour pour me rendre à un travail que je détestais, pour un homme que je tolérais à grand-peine. Quinze jours plus tôt, je voyageais en compagnie des pires salauds que j'avais jamais rencontrés. Mais, à ce moment-là ? Je me sentais libre. Exténué, effrayé, blessé, et libre.