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Critique de LadyMeredith


Vendu comme roman jeunesse, le Corps est en fait une grosse nouvelle parue en 1982 dans le recueil « Différentes saisons ». Comme souvent chez King, il est question d'enfance, d'amitié, de défi, de quête initiatique.
L'objet de cette dernière est le corps d'un enfant percuté par un train, un enfant du même âge que les jeunes héros, un corps abandonné qui va les mettre en route et à l'épreuve. le long chemin va les mener à braver la forêt, la nuit, à se faire mal, à se heurter aux opposants, à se mettre en danger, à se mettre à l'épreuve.
Roman initiatique, donc, roman d'amitié et inimitié, roman du passage de l'enfance à l'âge adulte. L'histoire de chacun est l'occasion d'une critique sociale vive : une ville du Maine, peuplée de cul-terreux, une jeunesse désoeuvrée, presque délinquante, produit d'adultes déviants, traumatisés par la guerre, abimés par la vie, incapable d'éduquer et d'aimer des gosses qui poussent seuls sans grandes perspectives d'avenir.
Enfin, la mise en abyme récurrente de l'acte d'écrire, de la figure de l'auteur, thème obsédant chez King : l'auteur en devenir, l'auteur éternel enfant qui invente le monde, se crée du courage, se refait l'histoire.
Ce corps n'est qu'un prétexte au voyage dans le temps pour le narrateur, dans l'espace pour les héros. , une excuse pour se faire peur, se confronter à la réalité de la mort et de la vie.
D'aucuns seront déçus qu'il n'y ait ni horreur ni fantastique mais c'est faux : l'horreur est partout dans cette enfance triste et sans futur, le fantastique est bien présent, comme un trouble du réel, comme une hésitation, comme un flottement indéterminé, un entre-deux imprécis et persistant, comme la vie après la mort ou la mort après la vie.
Je recommande ++ pour le personnage de Chris, qui m'a touchée, pour l'ambiance de Castle Rock et parce que malgré tout, c'est un vrai bon King !
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