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Critique de Aline1102


Après quatorze années de soumission à un mari violent qui la bat régulièrement, Rosie prend soudain conscience, en apercevant une minuscule tache de sang sur son drap de lit, du désastre qu'est devenue sa vie conjugale avec Norman Daniels. Dans un élan de courage imprévu, elle quitte la maison, n'emportant que son sac à main, les vêtements qu'elle porte et 350 $, qu'elle retire du compte en banque de son mari.

Arrivée dans une ville inconnue, à 900 kilomètre de chez elle, Rosie se sent complètement paumée. Heureusement, une bonne âme lui donne l'adresse d'un foyer pour femmes battues.

Chez "Filles et soeurs", Rosie se reconstruit progressivement, physiquement d'abord, mais surtout psychologiquement.

Seulement, Norman Daniels considère sa femme comme un objet lui appartenant. Et Norman déteste perdre ce qui lui appartient. Et cette histoire de carte de banque que sa femme a utilisée ne lui plaît pas du tout... Obsédé par ces pensées qu'il ressasse continuellement, Norman se lance aux trousses de son épouse et, puisqu'il est flic, la filature s'avère aisée.

Entre-temps, Rosie a quitté "Filles et soeurs" pour aller vivre dans un petit studio. le premier objet qu'elle achète pour meubler son intérieur est un étrange tableau représentant une femme debout sur une colline et scrutant les ruines d'un temple antique. Au dos de l'étrange tableau, une inscription au fusain: Rose Madder.

Et si ce tableau aidait Rosie à se débarasser définitivement de Norman?



Une fois n'est pas coutume, c'est une histoire poignante que nous livre Stephen King. Même si le côté fantastique, marque de fabrique de l'auteur, est bien présent, c'est avant tout l'histoire de Rosie, ce côté humain du récit, qui choque et fascine à la fois.

Dès les premières pages, on entre dans le vif du sujet et on comprend tout de suite la nature exacte de la relation entre Rosie et son mari, Norman. le drame des femmes battues, tel qu'on le connaît tous instinctivement grâce à la presse, aux témoignages de certaines femmes particulièrement courageuses, est bien là: Rosie reçoit des coups depuis des années, mais reste là. Comme si partir, quitter cet époux violent ne servait à rien. Et dans le cas présent, on finit pas penser la même chose: Norman est flic et on se doute que si sa femme le quitte, il finira par la retrouver et par lui faire payer son élan de révolte.

On finit donc par s'identifier complètement à Rosie et par ressentir une véritable terreur au fil du récit. Alors que la jeune femme se rétablit tout doucement loin de l'enfer de son couple, King nous ramène dans l'ancien domicile conjugal et nous livre les réflexions et les faits et gestes de Norman: on comprend, avant Rosie, que Norman va forcément la retrouver et cela fait froid dans le dos. Surtout que ce type est cinglé!

Toutefois, le roman a un inconvénient: sa longueur. Certains passages sont extrêmement détaillés (trop, peut-être?) et le fait de les relater le même épisode d'abord du point de vue de Rosie, puis de celui de Norman n'arrange les choses.

Le passage du roman relatant l'aventure de Rosie au sein de son tableau est également très long, très détaillé et plutôt inutile. J'avoue sincèrement avoir lu cette petite centaine de pages en diagonale: au début, j'ai suivi le récit, après j'ai sauté des passages. Cela m'arrive rarement, en particulier avec un auteur comme Stephen King, mais cette longueur m'a ennuyée et j'avais envie de savoir ce que mijotait Norman, alors trois pages de description des murs d'un temple...

Rose Madder était donc une bonne découverte, même si je ne le considère pas comme l'un des meilleurs King que j'ai lu.
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