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Critique de JIEMDE


« On veut rien d'autre, nous les garçons dépenaillés de par le monde. Que devenir des hommes. »

Plus facile à espérer qu'à mettre en oeuvre pour le jeune Demon Copperhead, né d'une mère paumée, ex-alcoolo et toxico dans un mobil home du Tennessee dans le comté De Lee. « Vous avez le Nord et vous avez le Sud, et puis vous avez le comté De Lee, la capitale mondiale des perdants. »

Rapidement orphelin, Demon va affronter un parcours de vie qui semble inéluctable : maltraitance des familles d'accueil, négligence des services sociaux, exploitation des petits boulots… puis les fréquentations douteuses, la drogue et la bataille pour la survie.

Pas chanceux le Demon. Mais costaud, obstiné, encaissant difficilement les coups, mais les encaissant ; se relevant avec peine à chaque chute, mais se relevant. « Quand tu te tiens sur un petit tas de merde, à essayer de trouver ta place, c'est un sacré combat. »

Face au dragon issu de l'Oxy et des cachetons qui le dévorent, Demon va rencontrer quelques bonnes âmes comme autant de perches de sursauts : les Peggot, voisins toujours là ; Coach et sa fille Angus où il entrevoit la « vraie » vie ; Miss Annie et Armstrong, couple d'enseignants qui lui apprendront la confiance.

Couronné d'un Pulitzer, On m'appelle Demon Copperhead de Barbara Kingsolver – traduit par Martine Aubert – est une immense saga sociale revisitant le Copperfield de Dickens téléporté au XXIe siècle, au coeur de ce Dixieland de l'Amérique des paumés et laissés pour compte.

Méga pavé, exigeant à lire (depuis combien de temps avais-je pris 8 jours pour lire 600 pages ?), on le referme avec cette sensation d'avoir lu un roman tour de force, totalement maîtrisé et au style et à la traduction particulièrement travaillés.

Porté par sa voix de narrateur, on souffre avec Demon (et parfois beaucoup), on espère que chaque nouvelle rencontre sera le bonne, on rêve que Dori soit la love story idéale et on tombe avec lui à chaque nouveau coup que la vie lui porte.

On m'appelle Demon Copperhead est assurément un grand livre. Tout le monde n'ira probablement pas au bout mais pour ceux qui le feront, la récompense sera belle.
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