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Critique de Cigale17


Barbara Kingsolver met en scène trois femmes d'âges différents qui vont incarner chacune un aspect des âges de la vie, pas forcément celui auquel on s'attend. Deanne Wolfe, 45 ans, employée de l'État comme garde-forestier et garde-chasse, s'est isolée dans les Appalaches après une difficile séparation. Elle vit seule depuis deux ans, en pleine montagne, et se passionne pour les coyotes, prédateurs auxquels elle avait consacré sa thèse. Lusa Landowski, d'origine palestino-polonaise, 28 ans, vient d'épouser Cole Widener, qui cultive du maïs et du tabac dans ce coin du Kentucky. Ils s'aiment, mais leurs désaccords sont nombreux : universitaire spécialiste des insectes, elle est persuadée des bienfaits d'une agriculture bio alors que lui n'hésite pas à continuer à utiliser certains pesticides. Ils vivent dans la ferme dont Cole a hérité, et les cinq soeurs de celui-ci ne sont pas vraiment accueillantes avec la pièce rapportée citadine, intellectuelle et étrangère… La dernière de ces femmes, Nannie Rawley, 75 ans, se fera attendre par le lecteur, car l'autrice nous présentera tout d'abord son voisin de 80 ans, Garnett Walker, grincheux, de mauvaise foi, pudibond, créationniste, fervent amateur de Roundup et autres poisons. Nannie, pour sa part, cultive écologiquement des pommiers dont elle vend les produits dans un marché bio. Les différends entre ces deux-là et leurs engueulades orales ou épistolaires amènent beaucoup de sel à leurs relations. On pourrait ajouter à ces trois femmes une petite fille de 10 ans, Crystal. On comprend vite que sa vie déjà bien compliquée ne sera pas un jardin de roses…
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Quatrième roman de Barbara Kingsolver pour moi, et le même plaisir chaque fois… Un été prodigue est un roman plus lent, plus contemplatif, infiniment poétique, mais tout aussi passionnant que mes précédentes lectures. Babelio nous dit, dans la bio de B. Kingsolver, qu'elle a fait des études universitaires en écologie et en biologie. On comprend vite qu'elle sait de quoi elle parle et qu'elle a assurément l'habitude de la vulgarisation. L'amour de la nature, sa beauté, sa fragilité, l'importance de sa protection, l'opposition entre traditionnalistes et écologistes occupent une place majeure dans le récit. On y trouve aussi d'autres thèmes de prédilection de l'autrice : les difficultés et les joies de la famille, l'acceptation de soi et de l'autre, l'acquisition de l'indépendance, la richesse de la différence, le chagrin du deuil, etc. Les liens entre les différents personnages se font jour petit à petit, et ils éclairent un aspect du présent de chacun, explicitant souvent une attitude ou une réaction qui pouvait paraître étrange ou incongrue. Les personnages de Barbara Kingsolver sont, je trouve, infiniment touchants, les femmes comme les hommes dans ce roman-ci, même ce vieux macho de Garnett. Cette autrice sait magnifiquement nous faire partager la beauté de cet été qui va révéler sa prodigalité pour tous les êtres vivants dans un décor magique et plein de surprises. Un hymne à la nature et à la vie sous toutes ses formes.
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