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Critique de louneraia


Parce que je suis blanche je sors sans carte d'identité dans la rue, je ne me suis jamais fait fouillée par la police, ni arrêtée pour un contrôle. Je n'ai pas peur d'être tuée à cause de ma couleur de peau, je n'ai pas eu à apprendre à mon enfant comment se comporter quand on lui disait de retourner dans son pays parce que personne le lui dira. Elle est chez elle ici. Même si sa grand mère à une carte de séjour. C'est un privilège invisible que je n'ai pas choisi.
Parce que mon nom fait français je n'ai pas vécu de discrimination à l'emploi, ni au loisirs, je n'ai pas été refoulée d'une boite de nuit. C'est un privilège qui est devenu visible à 18 ans quand on a voulu fêter un anniversaire et que tout le monde est entré sauf un pote. le seul noir de la bande. Bien sur on est ressorti, bien sur j'ai écris un article publié dans trois journaux locaux pour dénoncer l'injustice. Mais j'ai gardé l'amertume de sa réaction à lui "allez vous amusez je reste dans la voiture" Il le savait lui que quand on est noir c'est des choses qui arrive et il ne voulait pas gâcher la fête.
Parce que j'ai toujours eu à manger ma faim, que j'ai toujours un un toit où dormir, des vêtements chauds et que je n'ai jamais eu peur de mourir la nuit parce qu'il gelait dehors, je suis privilégiée. Tellement que je considère ça comme un dû.
Parce que je passe pour une hétéro je n'ai pas peur des insultes homophobe, ni d'être molestée par des inconnus pour mon orientation.
Parce que je marche sans fauteuil le métro m'est accècible.
Ma dyslexie est légère. et si quelques un me jugent me conseillent "bienveillament" de lire plus pour la corriger je suis outillée pour leur répondre.
Parce que je passe pour être une femme j'ai du apprendre à réagir au harcellement de rue, à me defendre pour éviter d'être violée. Je fais avec. Comme les noirs, les handicapés, les LGBTQI+, les pauvres... et ceux qui cumulent.
Etre intersectionnelle ne fait pas de moi quelqu'un qui veut brûler le mâle blanc cis de plus de 50 ans, juste une personne qui voudrait bien qu'il se taise pour une fois et qu'il écoute les autres parler d'une réalité invisible pour lui... Juste ça se taire et écouter quand on ne peut pas savoir et faire en soi le travail de déconstruction nécéssaire non pas pour renoncer à ses privilèges mais pour que ces privilèges là s'étandent à tous.
Je ne sais pas ce que c'est d'être noire ici et maintenant, mais je veux bien apprendre et être une alliée.
Ce livre propose une piste de reflexions ainsi que des outils qu'on retrouve dans les livres de développement personnel (jounal, gratitude, médiation... et d'autres spécifiques danse musique, culture historique) ciselé pour les personnes noires.

Franchement "chers amis blancs" pour paraphraser la série tant que le monde sera aussi inégale peut-on leur laisser cet espace là pour penser leur spécificité... Tout le reste "le monde neutre" est un monde blanc taillé sur mesure pour nos nuances de peau que se soit concrêtement les pancements et les collants couleur chaire ou culturelement nos ancètres les gaulois, nos jours fériés...
Ne peut on pas juste accepter d'écouter ce qu'ils nous confient pour construire un monde un peu moins bancale?Un peu moins injuste?
Merci à Babelio et à la maison d'édition pour ce livre que j'ai aimé sur le fond comme sur la forme et la rencontre avec cette autrice.
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