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Critique de CoquelicoteAzimutee


Je n'ai pas beaucoup plus apprécié cette relecture que ma première lecture, mais au moins je peux en faire une chronique ! le Livre de la jungle, c'est un recueil de sept histoires écrites par Rudyard Kipling, un Anglais qui a grandi dans les Indes britanniques.

Petit topo général, comme d'habitude. le problème majeur avec ce livre, c'est qu'il est d'un ennui… Ce n'est pas très long, ça se lit plutôt vite, mais ce n'est pas accrocheur je trouve. On n'a pas vraiment envie de tourner les pages. Je me suis carrément endormie dessus en lisant la dernière histoire, ce qui ne m'était jamais arrivé auparavant. le livre date de la toute fin du XIXème siècle mais le style n'a rien à voir avec celui des auteurs que je lis régulièrement. Il y a des chants au début ou à la fin de chaque histoire. le style d'écriture n'est pas naturel, j'ai eu une impression de forcé. Ce n'est pas vraiment agréable à lire. Je me demande s'il faut « blâmer » la traduction, ou si c'est simplement que nous ne sommes pas habitués à lire ce genre de choses. Quand je pense que c'est un livre à destination des enfants, je me dis que l'instruction a énormément changé en un siècle. La sensibilité des lecteurs d'aujourd'hui est très différente. J'ai trouvé le livre très sérieux et rigide en quelque sorte, il n'y a quasiment pas d'humour. J'imagine que dans chacune de ses histoires, l'auteur veut faire passer un certain message, mais il est bien difficile à percevoir. Que peuvent bien en déduire les enfants ?

Je n'ai pas réussi à m'intéresser aux intrigues, à m'attacher aux personnages. Kipling connaît pourtant bien son sujet. On voit qu'il s'est intéressé à la faune du pays, qu'il a lu des encyclopédies ou des ouvrages de ce genre et il a réussi à rendre le « caractère » de chaque espèce animale. Mais en même temps, tout devient rapidement caricatural. Quant à l'Inde, on la voit peu : vaguement un village proche de la jungle indienne, des camps militaires, un bungalow privé… On apprend très peu de choses sur ce pays et sa culture. Il faut que j'admette que ce n'est pas l'un de ces pays qui m'attirent, mais tant qu'à faire, puisque je le lisais, j'aurais aimé que ce soit plus intéressant de ce point de vue. Il est aussi très étrange d'avoir une histoire avec des phoques dans un recueil intitulé le Livre de la jungle… Aux dernières nouvelles, on ne rencontre pas de phoques dans la jungle. Etant donné que Kipling a écrit dans livres, d'autres recueils, il aurait été plus pertinent de mettre celle-ci ailleurs.

Les Frères de Mowgli, La Chasse de Kaa, « Au tigre ! au tigre ! » : Je mets ces trois histoires ensemble parce qu'elles concernent toutes Mowgli et se suivent dans le recueil. Les studios Disney ont utilisé des éléments des trois histoires pour créer leur film. Dans la première, Mowgli (mot qui signifie grenouille) est « adopté », tout petit, par une mère louve qui le sauve de Shere Kan, le tigre boiteux. En grandissant, il apprend les règles et les langues de la jungle, mais Shere Kan a juré de le dévorer. Avec l'aide du chacal Tabaki, il parvient à retourner le clan des loups contre Mowgli. Malgré la victoire du petit d'homme sur le tigre grâce à une branche enflammée, il est exilé et part vivre dans un village d'hommes. La chasse de Kaa introduit le personnage de ce long serpent, extrêmement dangereux. Son pouvoir d'hypnose est franchement flippant et les singes, au coeur de cette histoire, n'ont rien de drôle. C'est une aventure arrivée à Mowgli pendant qu'il prenait ses cours sur la jungle avec Baloo. Les singes le kidnappent, Baloo et Bagheera vont chercher Kaa pour les aider à libérer Mowgli. Quant à la troisième histoire, c'est celle de la victoire définitive de Mowgli sur Shere Kan, et son retour auprès du peuple loup. Au final, ces trois histoires sont très déprimantes et je ne vois pas ce qu'on peut en tirer en termes de « morale ». Faut-il y voir le thème de la tolérance ? Mowgli n'appartient à aucun des deux mondes, ni celui des hommes, ni celui de la jungle. En tout cas, je préfère très largement la version créée par les studios Disney, que je trouve hilarante.

Le Phoque blanc : Cette histoire se déroule dans la mer de Behring, située entre l'Alaska et la Sibérie en gros. Un jeune phoque blanc, Kotick, assiste à l'écorchement de centaines de jeunes phoques comme lui, et décide de trouver pour les phoques un lieu où l'homme ne risque pas de les massacrer. Là, au moins, on sent un engagement derrière le texte, une volonté de protéger les animaux de la folie destructrice de l'homme. Ce n'est quand même pas très très passionnant.

Rikki-tikki-tavi : Une mangouste est sauvée par une famille (britannique j'imagine) récemment installée dans un bungalow. Dans le jardin, trois serpents se partagent l'autorité et terrorisent tous les autres animaux. Fidèle et reconnaissante envers les humains qui l'ont recueillie, la mangouste décide de les mettre en sécurité en éliminant les dangereux reptiles. Là aussi, je ne vois pas trop ce qu'il faut en retenir. Kipling écrivait-il à destination des petites Anglais qui vivaient dans les Indes britanniques, pour les mettre en garde contre certains animaux qui peuvent les blesser, ou pire ?

Toomai des Éléphants : Cette histoire-là est pour moi la plus ennuyeuse. On suit un enfant issu d'une famille de cornacs pour l'armée, qui va voir une chose extraordinaire. Je n'ai rien à en dire de plus, ça ne m'a vraiment pas intéressée du tout.

Service de la Reine : Je pense avoir compris le message de ce dernier texte. Un soldat de l'armée britannique stationnée en Inde est tiré de sa tente en pleine nuit car les chameaux se sont encore emballés et cassent tout dans le camp. Il s'installe un peu à l'écart pour finir sa nuit, lorsqu'il entend tout près un mulet discuter avec un chameau (oui, le soldat comprend le langage des animaux domestiques), justement l'un de ceux qui ont mis le camp sens dessus dessous. Un cheval de troupe les rejoint, puis deux boeufs et enfin un éléphant. Ils se disputent pour savoir quelle espèce fait le mieux la guerre et laquelle est la moins peureuse. L'éléphant leur fait finalement comprendre qu'ils ont tous leurs atouts et leurs peurs propres. L'histoire s'achève sur une sorte d'ode à l'obéissance et à l'armée de l'Empire britannique…

Tout ça pour expliquer que lire des textes pour plonger aux racines des Disney, comme je le fais, ce n'est pas toujours une bonne idée. Il existe un Second Livre de la jungle, mais bizarrement je ne me sens pas très motivée.
Lien : http://sans-grand-interet.co..
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