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Critique de zouips


A l'origine d'un manga devenu culte, « La leçon du mal » également porté à l'écran, peut être considéré comme l'« American psycho » japonais. C'est pour dire !
Yûsuke Kishi, d'une narration addictive, avec des personnages déroutants et extrêmement bien construits nous plonge, à un rythme effréné, dans ce chef d'oeuvre de cruauté qui oscille entre hyper violence et noirceur absolue.
L'auteur met en scène un sérial killer sous les traits de Seiji Hasumi, séduisant professeur d'anglais du lycée de la ville de Machida qui sait profiter de son charme pour endormir ses collègues et parvenir à ses fins. Collègues qui le respectent et l'admirent, direction qui l'apprécie et se repose sur lui. C'est le prof le plus sympa, le plus cool, le plus charismatique, adulé de ses élèves , bienveillant, toujours à l'écoute et aux petits soins pour eux. Il est toujours prêt à combattre l'injustice et le harcèlement, à voler au secours des uns et à aider les autres.
Ce prof, figure centrale du livre est en réalité un monstre manipulateur dépourvu de sentiment et d'empathie, pervers, violent, calculateur, prêt à tout pour prendre le contrôle et assoir son pouvoir, un être implacable qui n'hésite pas à éliminer quiconque se met en travers de son chemin. Dans sa classe tout le monde est sous le charme et se laisse berner sauf Reika, élève très intuitive qui alerte ses deux amis Keisuke et Yûicho. Sauront-ils le démasquer avant qu'il ne soit trop tard ? Seront-ils de taille à se mesurer à lui ?
Au fil des pages nous découvrons la noirceur de l'âme de ce monstre grâce à des flash-back sur son histoire personnelle qui renforcent notre curiosité, si ce n'est notre fascination pour le personnage. le rythme très calme au départ s'accélère au fil des chapitres avant une dernière partie véritablement cauchemardesque qui réjouira les puristes de ce genre de thriller hors de contrôle.
L'auteur fait ici une critique féroce de cette société japonaise, enfermée dans ses codes, sa hiérarchie sociale et ses traditions passéistes qui n'empêchent aucunement de créer des monstres, comme les quelques grandes affaires criminelles et de cannibalisme qui nous sont parvenues du Japon peuvent en témoigner. Les monstres se cachent sous des sourires affables et des attitudes respectueuses afin d'endormir « l'ennemi » et de frapper plus fort.
Voici un roman qui, une fois refermé, nous fait encore frissonner bien longtemps.
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