AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Grande Terreur en URSS 1937-1938 (7)

« Un homme ne devrait pas disparaître sans laisser de traces. Il devrait avoir une tombe.
Les êtres humains de distinguent en cela des papillons. Les papillons vivent brièvement et n'ont pas de mémoire, les hommes vivent longtemps et se souviennent. Ils devraient se souvenir.
La mémoire, c'est une des choses qui fait qu'un homme est un homme, qu'un peuple est un peuple, et pas uniquement une population »
Iouri Alekseïevitch Dmitriev

En accord avec la législation en vigueur dans la Fédération de Russie, il conviendrait de commémorer les endroits où il y a des fosses communes anonymes. En 1998, à Krasny Bor près de Petrozavodsk, nous avons donné une sépulture commune à ceux dont nous avons troublé le repos pendant les travaux d'exhumation. Les autorités locales avaient alors adopté une résolution pour la construction d'un monument, un concours avait été organisé dont on avait même désigné le projet gagnant – une sorte de monstre en béton – et tout s'était arrêté là. Huit années avaient passé, et rien. En 2006, les filles et les fils des personnes fusillées ont collecté un peu d'argent et sont venus me trouver pour que nous nous chargions de construire ce monument nous-mêmes. Cela m'a pris un peu plus d'un mois.
À Krasny Bor on peut voir à présent une composition de deux blocs en quartzite rouge portant l'inscription « Aux victimes de la Terreur rouge de la part de leurs enfants et petits-enfants » ; un verset tiré de l'évangile selon saint Matthieu est gravé sur une plaque en pierre : « Heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés. » Le quartzite rouge est une pierre magnifique, rare et chère : lorsque j'ai dit pour quelle raison j'en avais besoin, à la carrière ils me l'ont donnée pour rien et, en plus ils ont transporté les blocs sur place gratuitement. Tout le monde nous a aidés. C'est ainsi que le monument a été érigé avec l'argent des orphelins.
Quand on veut faire quelque chose, on cherche des solutions ; quand on ne veut pas, on cherche des prétextes.

Iouri Alekseïevitch Dmitriev, né en 1956 à Petrozavodsk, militant, membre de l'Association Memorial de Carélie (1990-1997). Membre d'une Commission républicaine pour la Restitution des Droits des Victimes Réhabilitées des Répressions Politiques ; Iouri Dmitriev recherche les documents d'archives sur les victimes de la Terreur bolchévique, et les fosses communes de Carélie. A participé aux exhumations à Soulaj Gora (1989-92) à Petrozavodsk. Membre de l'expédition qui a retrouvé la nécropole de Sandarmokh (1997). A dirigé les travaux d'exhumation à Krasny Bor (1997-98). A découvert le grand cimetière des prisonniers du Goulag des camps du Belomorkanal Barsoutchia Gora (2003), les fosses communes des îles Solovki (2006), et bien d'autres lieux de répression. Initie et organise la commémoration de ces lieux. Coauteur du livre du souvenir « Pominalnye spiski Kareli. Ounitchtojennaïa Karelia. Bolchoï Terror 1937-38 », Petrozavodsk, 2002. A créé une base de données sur les personnes déportées en république de Carélie (34000 noms et données biographiques en 2009).

Interview du 12 avril 2009, Krasny Bor, Petrozavdsk.
Commenter  J’apprécie          20



    Autres livres de Tomasz Kizny (1) Voir plus

    Lecteurs (22) Voir plus




    {* *}