Elle jongle avec le feu
chaque jour, se force
à sourire, à rire
de ses brûlures.
Jamais je ne cesserai
d'embrasser
ses cicatrices.
Je ne sais pas si je serai,
un jour, entier,
mais je sais que toi,
qui que je sois,
tu seras
le reste
de moi.
Je suis Midas.
Je suis Midas,
devrais-je préciser,
en cela que tout ce que je touche
se souhaite intouché,
souhaite sa peau non tatouée
de l'empreinte de mes doigts.
Je suis Midas.
Je suis Midas,
devrais-je préciser,
sauf que je ne veux pas,
même un instant,
me mirer
dans l'or de mes ruines.
Juste un peu de lumière,
c'est tout ce dont j'ai besoin,
un peu de soleil de toi,
et je te promets de grandir.
Ce baiser-ci
ce baiser-là
à cet endroit-ci
ou cet endroit-là;
je ne suis
que lèvres
t'embrassant,
et toi,
tous ces parfaits espaces
pour leur emplacement.
Je ne
retourne
(et quand
je ne retourne
le monde
cesse
de tourner)
pour te dire
et quand
j'ouvre
la bouche
les mots
tombent
en pluie)
mon
amour
(et quand
je dis
Amour
je veux
dire plus
que tout
Amour
au monde )
tu es là
(et quand
je te
dis tu
la pluie
s'arrête
et tu
es là.)
Dans l'espoir
il y a
la force.
Accueille-la
et trouve-moi.
Si je m'en vais chasser
assez longtemps
les échos de toi
dans les couloirs,
si j'en attrape un, une fois,
juste une seule fois,
est-ce qu'il te ramènera
à moi?
Je voudrais bien savoir être patient,
comme eux. Je voudrais bien pouvoir
pousser plus fort qu'on me bouscule,
que l'on me presse, que l'on me précipite
contre des forces impossibles à combattre.
Je voudrais bien connaitre le gout
des nuages encore gonflés de pluie.
Je suis resté là, seul, dans l'attente du bruit de tes jambes
Dans les herbes hautes. J'ai attendu là, dans le silence,
espérant apercevoir tes cheveux dans le vent. J'attends
toujours, fatigué, dans la croyance que tu me trouveras.