Du coin de l'oreille j'ai entendu
l'homme murmurer,
" Je suis quelqu'un
qui aime. Pas quelqu'un
qui lutte. "
J'ai pensé : moi,
en vérité,
je suis
les deux.
Car est-ce vraiment
de l'amour,
si on lutte
jamais pour ?
Je t'aime
de tous
les éclats
de moi-même.
Je vais t'aimer
et t'aimer
et t'aimer
jusqu'à n'avoir plus rien
en poche ;
et puis je ferai de ce rien
du nouveau, qui vivra
là où le reste
s'est éteint.
Je me mettrais,
si nécessaire, en mille morceaux,
pour te ressembler
à nouveau.
Tiens
notre
vie
sans aucune
peur.
Sache cela, et souviens t'en, lorsque
les nuits s'allongent, et que les jours
s'abrègent, ou qu'entre chaque
minute le temps s'étire ou bien se
raccourcit : Où que nous allions, quoi
que nous fassions, nous laissons
derrière nous une empreinte, que le
monde verra. Nous tracerons au ciel
une brulante blancheur, et pas une
âme qui ne s'en émerveillera.
Je
suis
trop peu
de beurre
sur trop
de baguette.
Je suis
trop de pensées
dans trop
peu de tête.
C'est pour
elle
que j'ai
construit
la folle notion
de me battre
pour elle.
Ecarte ces draps
comme des eaux sacrée,
voila ta peau :
je la gonflerai
comme un pèlerin
extasié.
Tant de nuit ! tant de nuit...
ça à toujours été comme ça ?
La lune,
si je me souviens bien,
flirtait, autrefois,
de temps en temps,
avec moi.
Cette frontière, comment la traverser ?
Comment même savoir où tu t'es refugiée ?
J'étends mes mains,
pour te chercher.
Le grelot de ton rire,
d'abord doux,
puis en éclats
fusant de ta poitrine,
m'arrête, ralentit mon pas.
Ce rire,
mon Dieu, ce rire
me remplit de tout ce qui s'était enfui
de moi.
Il est le masque à oxygène
du grand accident aérien
qu'était ma vie
avant toi.
L'oreille contre la poitrine,
j'écoute la rumeur marine ;
dis-moi que l'océan est chaud,
j'irai me baigner sous ta peau.
Dis-moi que tu es une sirène,
et je te suivrai dans la mer ;
je veux que la vague me prenne,
je veux que les vagues m'enterrent.