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Critique de SophieWag


Le fossé d'Herman Koch est un roman qui se passe aux Pays-Bas, de nos jours. Robert, le narrateur, est Maire d'Amsterdam. Aimé par ses électeurs et ses concitoyens, c'est un maire qui est à la fois un bon orateur et un maire proche des gens, qui a toujours un petit mot gentil ou une attention pour chacun. Il côtoie les puissants de ce monde notamment le président Barack Obama mais aussi le président François Hollande, avec qui il échange des clins d'oeil complices .
Marié depuis des années à Sylvia, heureux père de Diana, une adolescente brillante et respectueuse, il savoure pleinement le moment présent avec le sentiment d'une vie accomplie. Mais c'est sans compter sur le doute qui va s'immiscer en lui lorsqu'il aperçoit lors d'une soirée officielle Sylvia, sa femme, rire à gorge déployée avec son adjoint, l'insignifiant Maarten van Hoogstraten. Dès lors le soupçon d'adultère s'instille dans sa vie et le moindre détail va renforcer le doute : là, elle semble bien complice de son adjoint , un peu trop proche. Ici elle se comporte de façon trop « normale » et c'en est louche. Et , alors que ses propres parents l'informent qu'ils veulent mettre fin à leurs jours prochainement pour éviter la décrépitude de l'âge et qu'il a de fait d'autres chats à fouetter, le poison de la jalousie ne va plus le lâcher. Et tout va lui sembler suspect.
Et je me suis finalement attachée à ce personnage tellement humain, alors qu'au départ, je n'avais pas particulièrement apprécié ses prises de position un peu radicales contre les éoliennes ou contre le tri sélectif par exemple. Il a ce côté imparfait qui le rend touchant, et on le regarde avec empathie se prendre les pieds dans le tapis, se cacher pour fumer afin que sa fille ne le voit pas, s'inquiéter pour ses parents, et aimer sa femme d'un amour inconditionnel jusqu'à l'étouffer.
J'ai beaucoup aimé le style, l'histoire, les non-dits : on vacille avec le narrateur, on doute avec lui et l'incertitude nous tient en haleine jusqu'au bout et même après la lecture achevée, on cherche à savoir ce qu'il s'est réellement passé.  Un excellent roman, dévoré en quatre jours !
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