— Jadis, une pierre vivait solitaire dans les collines parmi les fleurs et les herbes folles. Elle jalousait ses semblables qu’elle apercevait sur la route en contrebas. Un jour, n’y tenant plus, elle s’y laissa rouler. Il était trop tard quand elle comprit son malheur. Dorénavant, tachée de boue ou de poussière, elle souffrait sous les roues des chariots, les sabots ferrés des chevaux, les souliers des hommes et les excréments d’animaux. Piétinée, elle contemplait sa colline, ce paradis qu’elle avait si sottement quitté.
— Regrettait-elle ?
— Oh que oui ! Tel est l’avenir de ceux qui quittent une vie paisible pour s’installer chez les méchantes gens de la ville.
Une journée bien remplie nous apportera un doux sommeil, une vie bien employée nous apportera une mort paisible.
L'oeil se forme au contact de ce que l'on contemple, la technique s'apprend de la même manière, alors regarde et imite!
Il analysait, il décortiquait, le regard fixe, le corps inerte, mais l'esprit en ébullition, et il se moquait de l'image de paresseux indécrottable qu'il donnait ainsi.