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Critique de bdelhausse


Je suis toujours sous le coup d'un roman choral que j'ose qualifier d'exceptionnel. Cela va rester très longtemps mon coup de coeur de 2019. Si Niviaq Korneliussen avait écrit d'autres romans, gageons que je me ruerais dessus derechef...

Nuuk... capitale du Groenland. 5 jeunes qui n'ont d'autres buts que de sortir, de faire la fête, de boire, de baiser, d'expulser le mal être d'une génération, d'un pays, d'une époque tout autant que leurs déjections corporelles...

Le roman part de Fia et revient à Fia. Celle-ci en a marre des hommes et de leur saucisse qu'ils agitent mollement. Elle flashe sur une fille -Sara- mais finit d'abord dans le lit de sa coloc. A cause d'Arnaq, la coloc de Fia, le frère de cette dernière doit partir du Groenland, et c'est du Danemark qu'il échange des textos inclus dans le récit.

Arnaq essaie d'assumer son homosexualité, mais vit dans la fuite de ses responsabilités . Elle est en couple avec Sara. Mais elle est en quête d'elle-même, une quête profonde et dévastatrice, car son garde-fou. Alors, tout évolue au gré des beuveries qui rythment son quotidien.

Il y a le sujet, profond, dur et intense. 5 personnages en quête de hauteur, dirais-je. Puis il y a l'écriture. J'accroche à fond à cette écriture. 5 styles, tour à tour durs, obscènes, tendres, lâches... mais chaque personnage a son style propre. Un tour de force. On parle de sexe, d'outrages, de dépassement des limites. Cela vomit, baise, mais le lecteur n'est pas un voyeur. Il est partie prenante (en tout cas, moi, j'ai plongé).

Et puis, cerise sur le gâteau, il y a une revendication identitaire (pas xénophobe, cela dit). Une revendication groenlandaise. Et c'est fort bien amené.

Un premier roman coup de poing. Une sacrée découverte en ce qui me concerne.

Je m'en voudrais de passer sous silence cette couverture où une jeune fille avale goulûment une banane... Et dire que j'ai lu ce livre dans les transports publics sans le recouvrir...
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