AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de La-page-qui-marque


Il y a parfois des romans qui vous ouvrent des portes, des romans qui sont des enchantements en même qu'ils vous en offrent de nouveaux. « L'archiviste » est de ceux-ci, Alexandra Koszelyk y fait dialoguer les époques et les artistes ukrainiens de manière lumineuse.

K vit avec sa mère malade. Alors que la guerre fait rage, elle veille sur des chefs d'oeuvres enfuis dans les sous-sols de la ville. Sa mère ignore tout de l'enfer qui s'est déchaîné sur son pays. Un jour, un homme à chapeau demande à K de falsifier des oeuvres d'art en échange de la vie de sa soeur. Il veut qu'elle enlève ce qui fait l'identité ukrainienne des oeuvres d'art. K est prise entre son attachement aux oeuvres, à son pays et à sa famille. Elle doit alors faire preuve de créativité pour contrer les volontés destructrices de son bourreau.

A mesure que K entreprend de falsifier les oeuvres, des ombres s'amoncellent autour d'elle et l'entrainent dans des époques lointaines. L'impétueuse Alla Horska comme la passionnée Maria Primatchenko lui donnent une leçon de courage et de dignité. Dans la figure du cosaque ou dans celle de Taras Chevtchenko, elle puise l'énergie pour résister. L'ombre de Sonia Delaunay ou de Gogol accompagne sa lutte. Au milieu de ce panthéon d'artistes, K entretient l'espoir et la lumière. Ceux qui se sont dressés avant elle pour la liberté, les grandes oeuvres qui ont traversé le temps deviennent des guides, des raisons de croire encore.

En suivant K dans les tunnels de ses archives, nous plongeons dans une culture bouillonnante et porteuse de liberté. le lecteur découvre, ébloui, la richesse d'un peuple sans cesse menacé. Nous sommes saisit par la vitalité créatrice comme par le nombres d'épreuves douloureuses traversés par les ukrainiens. Alexandra Koszelyk, en même temps qu'elle construit une intrigue immersive, nous ouvre des possibilités d'explorations futurs. On sort de ce livre l'esprit en alerte, saisit de nouvelles urgences. Elle nous rappelle le pouvoir de l'art et comment il peut porter des idéaux à travers les époques. Elle rend hommage aux artistes qui se sont dressés pour la liberté et dont les combats nous guident. J'ai désormais envie de relire « La prose du transsibérien » dont les vers et les couleurs de Sonia Delaunay m'avaient tant émue. Je veux découvrir la poésie de Taras Chevtchenko et de Lessia Oukraïnka. Et enfin il me tarde de fouiller internet à la recherche des oeuvres de Alla Horska et Maria Primatchenko. Quel bonheur quand la littérature se fait passeuse, quand le roman invite à mille nouvelles explorations. Merci Alexandra pour ce cadeau, pour tout ce que ce livre à suscité en moi. « L'archiviste » renferme des trésors à découvrir, des pépites cachées que vous devez découvrir.
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}