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Critique de Arimbo


Ma deuxième lecture d'un roman de Kourkov, ce magnifique écrivain ukrainien resté au pays malgré cette guerre insensée et terrible que fait, à l'Ukraine, la Russie de Poutine.
Et ceci après avoir apprécié le burlesque, l'humour et le cynisme de L'ami du défunt, et en attendant de lire Les abeilles grises et le pingouin.

Laitier de nuit, ce n'est pas la vie nocturne d'une coopérative laitière ordinaire, ici, le lait qui est collecté est d'origine humaine, et sert, comme pour tout lactarium, à aider les femmes en difficulté d'allaitement de leur progéniture, mais aussi à d'autres usages moins orthodoxes (et sans rapport avec la religion, quoique…)

J'ai beaucoup aimé ce récit choral, dans lequel se superposent les trois histoires de 3 couples vivant à Kiev ou dans les environs, et autour desquels tournent plusieurs personnages hauts en couleur, histoires qui ont plusieurs accroches communes, mais pourtant les protagonistes de ces histoires ne se rencontrent jamais, sauf, à la fin du roman, certains d'entre eux.
Au début, c'est parfois difficile de s'y retrouver, et d'ailleurs aussi ça doit aussi le cas pour l'auteur, puisque j'ai débusqué une erreur de prénom, à vous de trouver la page. Et d'ailleurs, il écrit avec malice :
« Ainsi la présente histoire avait-elle commencé un nuit d'hiver pour se poursuivre jusqu'à ce jour. Mais nous n'en connaissons pour le moment que le début. le temps que vous la lisiez jusqu'à la fin, son dénouement n'en sera plus que le milieu. Il est impossible de suivre les histoires, une vie n'y suffirait pas. Mais au moins sait-on une chose: par quoi tout a commencé. »
Mais, en réalité, et très vite, on s'y fait, et on suit sans problème les aventures de Dima et Valia, de Sermion et Veronika, et enfin celle d'Irina et de son inénarrable mère Choura, auquelle se joint plus tard le gentil Yegor. Et puis une incroyable galerie de personnages, dont un chat, en fait deux.

Je ne raconte pas ces histoires, mais sachez que c'est burlesque, absurde, mêlé de fantastique, mais que tout le récit nous livre une description sans concession de la vie d'une capitale, Kiev, et de l'Ukraine, à une époque post-soviétique, post- révolution « orange « mais avant les événements de la grande contestation de 2014, et de cette funeste guerre de 2022.
Un monde gagné par la corruption et les magouilles de toutes sortes, avec quelques-uns démesurément riches et le reste, une population très pauvre.
Mais où l'on perçoit une immense solidarité entre les gens.
Et un éloge de la nuit, je n'en dis pas plus.

Un récit très touchant, on sent que l'auteur a de l'empathie pour ses personnages qu'ils rend profondément attachants.

Un récit au lait, au lait.
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