AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 108 notes
5
11 avis
4
22 avis
3
0 avis
2
1 avis
1
0 avis
Une sublime plongée dans le monde de la Russie soviétique et de son monde si particulier ou chacun surveillait l'autre sans repit.Ici l'auteur nous emmène visiter avec lui ce grand pays a l'heure soviétique avec un monde qui semble aujourd'hui tres lointain mais qui existait pourtant il y a encore trente ans.
Commenter  J’apprécie          30
Sana Krasikov a écrit une grande fresque familiale qui s'étale des années 30 jusqu'en 2008.

Elle dépeint ici la vie de Florence Fein, une jeune juive de Brooklyn décide de défier sa famille et de suivre ses idéaux politiques en émigrant en URSS, et de son fils Julian qui a lui émigré aux Etats-Unis à la fin des années 70.
URSS Stalinienne, répressions politiques, goulag, antisémitisme latent : rien ne sera épargné à Florence. Malgré son intégration parfaite dans ce système, son statut d'américaine ne joue pas en sa faveur.
Des années plus tard, son fils Julian apprend que les archives du KGB ont été ouvertes au public. Il décide alors de chercher le dossier de ses parents pour comprendre les zones d'ombre de sa mère.

Il y a une alternance d'époque et de narration (Florence, son fils) entre chaque chapitre, c'est très réussi. L'autrice maitrise la narration : j'ai été totalement embarquée dans ce pavé de 600 pages. J'ai beaucoup appris sur la vie en Russie soviétique, je ne connaissais pas l'histoire de ces américains en URSS.

Une réussite !
Commenter  J’apprécie          32
Les Patriotes, c'est une sacrée brique.
Plus que ça, c'est un roman historique étalé sur plus de soixante ans d'action, une saga familiale englobant les destinées de trois générations d'une même lignée prise entre l'Amérique et la Russie, mais aussi le récit du capitalisme et de ses promesses non tenues, du communisme et de ses désillusions, de la violence ordinaire, de l'immigration, bref, un bon paquet de dossiers brûlants.
Et avec un tel pavé, difficile de faire dans l'entre-deux : soit l'ambition de l'histoire donne lieu à une fresque historique captivante, soit ses ramifications finissent par s'emberlificoter d'elles-mêmes et filer une migraine carabinée au lecteur désarçonné.
Dans le cas des Patriotes, ça a marché.
Et pas qu'un peu.

Ce n'était pourtant pas gagné : la première fois que je l'ai entamé, je me suis heurtée à un récit qui me paraissait assez terriblement hermétique, et j'ai bien failli en rester là, après m'être péniblement hissée jusqu'à la page 250 avec un sentiment d'essoufflement et d'incompréhension similaire à celui que l'on doit manifester en courant un marathon les yeux bandés (et je n'étais pas même rendue à la moitié de la fameuse brique, d'où le découragement).

Cependant, sur un coup de tête que l'on peut expliquer par mon optimisme à toute épreuve ou bien par ma grande bêtise (probablement un mélange des deux), j'ai décidé de recommencer ma lecture à la toute première page. de redonner une chance au livre. Et d'aviser.
Fort bien m'en a pris.
Je ne m'explique à vrai dire pas tout à fait par quel miracle ou quel réajustement de mon cerveau cela a pu se produire, mais le fait était là : le récit auquel je ne captais pas grand-chose et donc les péripéties semblaient passer dans mon cerveau sans jamais ne s'y imprimer était brusquement devenu captivant, vivant, cohérent, marquant. J'ai adoré. Et j'ai tout dévoré en 24 heures.

Mesdames et messieurs, la logique.

Les Patriotes, c'est en premier lieu l'histoire de Florence, jeune Américaine juive d'origine russe, qui n'a jamais connu que New York, Cleveland et leurs déceptions successives, et décide tout à coup de partir pour l'URSS et ses promesses de justice, d'accomplissement et de solidarité. Embarquée sur un bateau pour une traversée de plusieurs semaines, elle rêve à des lendemains meilleurs, sans se douter que bien sûr, la réalité n'aura pas grand-chose de commun avec les grands discours idéalistes que ses quelques collègues soviétiques aux Etats-Unis ont pu lui tenir. le roman s'attache ainsi à décrire l'itinéraire chaotique de la jeune femme, prise entre ses idéaux, ses identités, ses loyautés, et bien entendu les retentissements que ses choix auront sur sa descendance, alternant les narrateurs et les époques, et témoignant surtout d'un remarquable travail de recherche et de croisement des sources de la part de l'autrice, qui ne se contente pas de promener son héroïne d'un bout à l'autre du globe, mais en profite pour décortiquer tous les stratagèmes d'influence et de propagande interposée que déploient les deux blocs tout au long de la Guerre Froide. C'est fait avec subtilité et pédagogie, et le moins que l'on puisse dire, c'est que le rendu est réussi.

Certaines trames narratives restent plus prenantes que d'autres, et la trajectoire de Florence reste la plus captivante là où celle de son fils et de son petit-fils dans la Russie contemporaine, si elle permet de rendre compte de l'héritage soviétique de façon cynique et glaçante, paraît parfois un peu froide et technique à côté de l'intense tourbillon de dilemmes et autres passions de Florence. Les Patriotes n'en reste pas moins brillant, nerveux, captivant d'un bout à l'autre. Il est surtout une oeuvre dont on peine à croire qu'il s'agit d'un premier roman, tant il s'avère fantastique, foisonnant d'idées, classique dans son style et sa construction mais fabuleusement riche dans son fond. Bref, une vraie réussite - et si ça ne marche pas du premier coup, reste toujours la possibilité d'une seconde tentative, pas vrai.
Lien : https://mademoisellebouquine..
Commenter  J’apprécie          30
Pour son premier roman, l'américaine d'origine ukrainienne Sana Krasikov n'a pas froid aux yeux et nous fait dérouler sur pas moins de 600 pages un vaste roman générationnel autour d'une mère, du fils et du petit-fils entre la Russie et l'Amérique.
Tout commence dans les années trente lorsque la jeune Florence Fein décide de s'affranchir d'une vie toute tracée et de partir en direction de la patrie de ses origines : la mère Russie. Par idéal de liberté mais aussi par volonté de retrouver l'homme qu'elle aime, Florence s'installe en Russie pour le meilleur mais aussi pour le pire lorsque le régime stalinien commence à serrer son poing d'acier dans un climat de plus en plus suspicieux et rigoureux.
Le prix de la liberté ? Sana Krasikov le raconte dans une narration intense et plurielle où la simple décision d'un départ vers une autre contrée finit par avoir des répercutions sur les générations suivantes.
Avec une structure non-linéaire, l'auteure passionnée nous fait épouser tour à tour les points de vue de Florence, de son fils Julian et du fils de ce dernier, Lenny dans une Russie au gré de l'Histoire.
Ce titre est avant tout un vaste panorama familiale assez bouleversant aussi bien qu'un panorama historique autour d'une Russie figée par le totalitarisme avant de se liberer peu à peu dans une modernité presque capitaliste tout en gardant quelques vestiges glacés de son passé. Sana Krasikov a bien sûr élaboré un exemplaire travail de documentation dans l'élaboration de son roman et cela se voit et se lit donc avec passion. Telle une immense fresque, nous contemplons la culture émancipatrice de la Russie dans les années trente, avant le durcissement stalinien, le climat de paranoîa et de délation, le totalitarisme, les années passés au goulag ou dans les camps de travail jusqu'au années 2000 où la Russie s'est donc depuis la fin du régime soviétique "capitalisée".
Au coeur de cette fresque historique, l'autrice joue étroitement avec la psychologie de ses personnages et leurs rapports avec la patrie et cet idéal de territoire. Les patriotes est un roman assez contrasté au niveau du ton dans lequel le déchirement de la séparation côtoie la soif de liberté, un roman dans lequel la volonté individuelle doit se confronter au gré de la société.

Remarquable, ce premier roman généreux et passionnant de Sara Krasikov apporte un regard à la fois aiguisé et nuancé sur l'idéal d'une vie meilleure et ses conséquences sur les générations futures, tout cela placé sous la bannière d'une intègre recherche historique.
Commenter  J’apprécie          30
Coup de coeur
Les Patriotes est une saga familiale sur 3 générations: une mère, son fils et son petit fils, tous les 3 confrontés au monde soviétique puis post-soviétique. La vie des occidentaux coincés en URSS sous Staline est un thème connu mais assez peu abordé en littérature. C'est un roman qu'a écrit Sana Krasikov mais elle s'est inspirée de personnages réels et s'est énormément documentée . Son récit, avec des chapitres qui commencent toujours par une vignette indiquant le lieux et l'année, n'est pas linéaire mais entremêle les époques et les protagonistes.
La mère Florence est une jeune idéaliste que le capitalisme effréné de son pays, malgré la terrible crise de 1929, dégoûte. Elle rêve de partage, de justice sociale, et pense qu'elle trouvera la liberté en URSS. Ils furent nombreux à partir, surtout dans la communauté juive américaine des immigrés de fraîche date venant des pays de l'Europe de l'Est. Ce qui est incroyable, c'est qu'en dépit de très nombreuses déconvenues, ils n'ont pas envisagé de repartir quand c'était possible. Malgré tous les efforts fait pour s'intégrer dans la société soviétique ils ont toujours été considérés comme des étrangers, des ennemis de la nation et en plus ils étaient juifs.... Je suis confondue par leur naïveté.
Le fils, Julian, qui a émigré aux USA dans les années 1970, s'adresse à nous directement. Les archives du KGB ayant été ouvertes il veut en savoir plus sur son énigmatique mère et profite d'un voyage professionnel à Moscou pour faire des recherches. Il y retrouve aussi son fils Lenny qui pense pouvoir se construire un bel avenir dans la Russie d'aujourd'hui. Il constate cette Russie a conservé bien méthodes soviétiques.
Ce récit est sans doute un peu long (608 pages!), parfois un peu compliqué avec tous les termes russes mais il m'a passionné. C'est avec regret que je quitte Julian et Florence, le personnage le plus développé par l'auteur. La vie de cette femme courageuse et hors norme, permet à Sana Krasikov de décrire sans juger l'époque Stalinienne.
Lu grâce à Terres d'Amérique/Albin Michel et à Léa du Picabo River Book Club

Lien : https://ffloladilettante.wor..
Commenter  J’apprécie          30
Un formidable coup de poing dans le plexus solaire après cette lecture de 600 pages que je n'ai pas lâchée. Une formidable narration très bien construite de 3 générations prises dans les tourments de leur époque : de Staline à Poutine. La première génération : soviétiques juifs d'origine américaine, la 2ème génération : soviétique puis russe et la 3ème : : russe qui se débattent dans l'absurdie absolue. Tout a été dit par les dissidents soviétiques que j'ai beaucoup lus, mais « Les patriotes » ouvrent une nouvelle approche du vécu des descendants des martyrs du stalinisme. Très impressionnée par les connaissances de Sana Krasikov sur l'enthousiasme sans faille de jeunes américains juifs sur le paradis soviétique en devenir, et sur la machine à broyer staliniste. Cette jeune autrice que l'on sent imprégnée par l'histoire stalinienne et post-stalinienne, a fait un extraordinaire travail de documentation et mérite le prix du premier roman étranger (2019). Ne manquez pas ce roman passionnant.
Commenter  J’apprécie          20
C'est un pavé qui se termine; une longue histoire à la fois passionnante et épuisante. Passionnante parce qu'elle raconte, avec brio, un système - celui de l'URSS - délirant, fou, totalement ubuesque qui donne envie de fuir, de maudire, de vomir. Sana Krasikov charge mais à juste titre car il en faut des pages et des mots pour décrire une organisation politique aussi puissante et mafieuse, où les hommes et les femmes ne sont plus que les esclaves d'un jeu d'échec qui n'amuse plus tant l'opposition entre modèles (URSS/EU) n'a plus de sens, plus de cohérence ; tant le combat est devenu celui de coqs déplumés qui n'ont ni principes ni valeurs. Ce roman est donc, sur ce point, absolument nécessaire. En revanche, bémol, il finit par nous épuiser, nous lasser car il ne sait pas se terminer. Sana Krasikov ne sait pas mettre le point final. On lit sans plus d'intérêt car il n'y a plus rien à découvrir, à saisir. L'excès devient indigeste, on étouffe, on suffoque et on n'a plus qu'une envie: en terminer avec ce monde totalitaire. Il faut donc s'armer de patience pour en venir à bout mais lisez tout de même ce roman car il est sacrément brillant. L'auteure a incontestablement du talent.
Commenter  J’apprécie          20
Une jeune juive américaine , éprise de liberté , embarque dans les années 1930 pour la Russie. Elle va payer très cher
sa soif d'émancipation pendant la période stalinienne allant jusqu'à se corrompre avec le pouvoir en place pour sauver ses proches pour finalement les condamner. Des années plus tard son fils accèdera au dossier secret de sa mère et prendra conscience de la part d'ombre de cette dernière.
Commenter  J’apprécie          20
D'habitude, je me laisse peu tentée par les titres de la rentrée littéraire. Pourtant, ce titre a attiré mon attention par l'originalité de l'intrigue. Suivre une saga familiale entre URSS et USA, au fil du XXème et du XXIème siècle, voilà un thème qui entre pleinement dans mes centres d'intérêt… et je n'ai pas été déçue !

Dans ce roman, nous suivons donc Florence, Julian et Lenny, trois générations d'Américains, d'origines russes, qui vivent avec un pied entre deux continents, deux cultures, deux manières d'envisager la vie. A chaque fois, leur coeur balance car les deux Etats, qui sont les meilleurs ennemis, offrent chacun leur lot d'espérance et de désillusions. Florence décide de quitter les Etats-Unis pour aller sur la trace de ses ancêtres, pour voir le socialisme en action et aussi pour y retrouver un homme. Arrivée là-bas, rien ne se passera comme elle l'espérait et elle va découvrir une société russe pauvre, méfiante et inquiète. Même si elle va tenter de s'intégrer, la vie de Florence ne sera peut-être pas à la hauteur de ce qu'elle attendait. Julian, pour sa part, décide de quitter la Russie dès qu'il en a la possibilité pour vivre son rêve américain. Néanmoins, il reste attaché à ses racines et va tout faire pour essayer d'apporter un éclairage sur les zones d'ombre du passé de sa mère. Enfin, Lenny a quitté les USA pour s'installer en Russie. Même si sa vie n'est pas parfaite, il semble nécessaire, pour lui, de vivre sur la terre de ses ancêtres. Entre chaque génération, un balancier entre les deux pays, des parallèle s'établissent et à chaque fois, des problématiques d'identité à régler pour chacun d'eux.

Je dois avouer que j'ai eu beaucoup de mal à entrer de ce roman. Tout d'abord, c'est un pavé, de près de 600 pages, avec une mise en page très dense et des chapitres parfois très brefs, parfois très longs. A chaque fois, nous avons un va et vient entre les époques et les personnages et au départ, j'ai eu un peu de mal à m'y retrouver. Néanmoins, on trouve assez rapidement son rythme de croisière et cette alternance est finalement plaisante car elle donne du rythme et est enthousiasmante pour le lecteur. La question des origines est, ici, centrale et l'autrice nous montre à quel point, d'une génération à l'autre, les priorités et les représentations sont différentes selon les individus.

Pour conclure, pour un premier roman, Sara Krasikov frappe très fort en nous proposant un roman dense, une fresque familiale passionnante, intrigante et intense car elle entraine les protagonistes des Etats-Unis à l'URSS (puis la Russie) et, à chaque génération, se repose les mêmes questionnements et les mêmes interrogations. Plongez-vous sans attendre dans cette histoire palpitante et incroyable.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
Commenter  J’apprécie          20
L'auteure Sana Krasikov (née en Géorgie puis émigrée aux États-Unis) a mis 9 ans pour écrire ce livre.

À travers 3 générations, elle nous fait découvrir un pan d'histoire peu connu : les relations américano-soviétiques entre 1929 et 1980 et le destin d'une famille partagée entre Est et l'Ouest.

En 1930, lors de la Grande Dépression, de nombreux américains ont cru au rêve soviétique et ont migré vers l'URSS de Staline. Leur idéalisme a été mis à rude épreuve quand ils ont découvert le mécanisme implacable de la répression, puis la perte de leur nationalité et les qualificatifs de ‘Ennemi du peuple' et 'Espion'.
C'est le cas de Florence, une jeune juive de 24 ans. Cette fresque historique habilement menée est passionnante et terrifiante à la fois. Chaque chapitre affiche le tampon des passeports de Julian (le fils) et Lenny (le petit-fils) lors des chassés-croisés entre les USA et la Russie d'aujourd'hui.

Un livre à ne pas manquer.
Un roman de 600 pages très bien écrit.
Un petit bémol me concernant, je me suis un peu perdue lors des transactions financières.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (260) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}