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Critique de JML38


JML38
23 septembre 2019
Difficile de chroniquer ce livre de Chris Kraus. J'ai eu du mal à cerner Catt et Paul, les personnages principaux, et à m'investir dans cette histoire.

Catt est une femme qui semble faire partie d'une certaine sphère intellectuelle, composée de philosophes, écrivains, poètes, mais gagne sa vie dans l'immobilier en rénovant des immeubles délabrés. Elle paraît plutôt libre dans ses relations, ses expériences, fuyant d'ailleurs la dernière en date quelque peu toxique. Paul, lui, sort de prison. Ancien drogué et alcoolique, il est confronté à la dure réalité de la liberté conditionnelle. Après quelques expériences peu concluantes, il espère que la chance va lui sourire en découvrant une offre d'emploi publiée par la jeune femme.
L'histoire centrée sur une romance prévisible m'a paru plutôt banale jusqu'à une centaine de pages de la fin lorsque Paul, rattrapé par son passé, se trouve de nouveau confronté à la justice, entraînant Catt dans un engrenage infernal.

Je n'ai ressenti aucune empathie pour ces deux personnes, comme si leurs problèmes ne me touchaient pas. Pas de rejet non plus, plutôt un détachement... Quelques passages concernant Catt m'ont donné l'impression d'un étalage d'érudition quelque peu superflu, sur les poètes notamment, émaillé de références obscures. J'avoue humblement avoir décroché.

J'ai lu avec intérêt les passages sur le système judiciaire et le milieu carcéral américain, mettant en relief par des descriptions choquantes les conditions de détention qualifiées de «médiévales» dans les états proches du Mexique pendant le deuxième mandat d'un certain Bush Junior, mais également une justice à plusieurs vitesses suivant le niveau du compte en banque, qui donne une idée des clivages sociaux et du pouvoir de l'argent aux États-Unis. Ces belles considérations sociétales, comme également le sort des immigrants, manquent d'âme, en raison d'une écriture froide véhiculant trop peu d'émotion à mon goût, comme un simple constat de la situation.
Certes l'indignation que soulève l'ère Bush pour Chris Kraus est palpable, mais peut-être m'a-t-il manqué certains codes, certaines clés pour l'apprécier à sa juste valeur. La fin m'a donné l'impression d'avoir été un peu expédiée tant les phrases courtes s'enchaînent rapidement. Je ne peux pas dire que j'ai détesté ce roman qui se lit plutôt facilement. Il m'a simplement laissé indifférent, je l'ai traversé sans éprouver de sentiment, quel qu'il soit.

Je remercie lecteurs.com et Flammarion pour cette lecture.
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