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Critique de Cigale17


Dans son milieu, Jesko est un original : Il aime dessiner et coudre des vêtements. Il écrit des articles pour des magazines de mode, porte une jupe, se fiche des conventions sociales, bref, tout le contraire de son père, cimentier richissime, et de son frère, Ansgar, qui succédera un jour ou l'autre au patriarche. Si Jesko est de retour dans la demeure familiale, c'est parce qu'il est malade, condamné à plus ou moins brève échéance par une leucémie. Pour survivre, il lui faudrait une greffe de moëlle osseuse. Sa mère, disparue depuis des années dans la nature et dans les brumes éthyliques, s'est révélée compatible. Quand s'ouvre le roman, le père l'a retrouvée et ramenée de force. Jesko la découvre au garage, sanguinolente, attachée sur la table de ping-pong…
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La quatrième de couverture annonce ainsi Danser sur des débris : « Après le choc de la Fabrique des salauds », etc. Il m'a donc fallu attendre, à la fin du roman, la savoureuse et prétendue postface (qui n'en est pas une, nous dit l'auteur avec un clin d'oeil) pour comprendre que ce roman est en fait le premier que Cris Kraus ait écrit. Premier roman intéressant, original déjà, mais qui, à mon avis, souffre de la comparaison avec La Fabrique des salauds, livre génial et infiniment passionnant.… le regard de Chris Kraus est déjà aigu, piquant. Ses personnages n'ont qu'à bien se tenir ! Jesko, le narrateur, ne se ménage pas et fait parfois preuve d'une grande lucidité à son égard. Par moment, cependant, il régresse totalement. Tantôt il élude les problèmes et tente d'échapper aux situations désagréables comme aux confrontations difficiles ; tantôt, il se jette à corps perdu dans les ennuis, comme s'il n'avait pas déjà assez de problème à régler ! Tous les personnages, hommes et femmes, sont déjantés, d'ailleurs, à des degrés divers, même le très épisodique chauffeur de taxi. Comme dans les deux autres romans que j'ai lus, Chris Kraus distille sarcasme, ironie et humour noir pour traiter de relations familiales difficiles, dénoncer les faux-semblants, et ridiculiser notre attachement à certains détails du « vivre ensemble », comme on dit aujourd'hui. Joli coup d'essai !
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