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Critique de Selvegem


La fabrique des salauds est l'histoire de Koja Solm : on commence alors qu'il est un vieil homme, hospitalité des suites d'une blessure par balle. Il partage sa chambre d'hôpital avec un hippie trépané, à qui il va raconter sa vie...
Né au début des années 1900, Koja grandit avec son frère Hub et leur soeur adoptive, Ev. de fil en aiguille, Koja va décrire sa relation tumultueuse avec son frère, l'amour peu fraternel qu'ils éprouvent tout les deux pour leur soeur adoptive... Mais surtout le bouleversement total de la vie du jeune homme lorsqu'il a été forcé d'abandonner sa carrière d'artiste et de rejoindre le parti des Nazis.
La fabrique des salauds nous entraîne donc dans L Histoire : à la fois l'histoire de l'humanité, mais aussi dans l'histoire d'un individu, un rouage de cette société. C'est donc un bon gros pavé (plus de 800 pages à transporter dans le sac, LE PLAISIR), mais surtout un récit très dense. Chris Kraus nous entraîne dans l'évolution de l'Allemagne, bien sûr, mais également dans l'histoire de la Lettonie ainsi que la création de l'état d'Israël. Donc, beaucoup d'éléments à assimiler, Koja va être pris dans une toile d'araignée d'intrigues et de différentes conspirations, ce qui va le pousser à rencontrer de nombreux Service de Renseignement, que ce soit ceux des Allemands, des États-Unis, des Russes ou des Israéliens.
Outre cet aspect historique, La fabrique des salauds va donc nous parler également des relations. Celle de Koja avec ses parents, Hub et Ev, celle qu'il entretient avec les Nazis, avec ses relations amoureuses... Mais les relations les plus fortes et les plus compliquées, ce sont bien évidemment celles avec son frère et sa soeur adoptive. Il aime et déteste son frère, il devient amoureux d'Ev, tout comme Hub. Un triangle amoureux à la fois touchant, malsain et intéressant. La relation entre ces trois-là est très intense, et je me suis demandé tout au long de l'histoire jusqu'où ça allait pouvoir aller !
La personnalité de Koja est un des éléments-clef de la fabrique des salauds, car Chris Kraus nous dépeint un homme qui était sensible, bon, un artiste, et dont la vie a pris un tournant radical. Koja se transforme peu à peu, devient un homme différent, et – une fois pris dans l'engrenage – devient un monstre. Malgré lui, sans pouvoir reprendre prise, il fait souffrir, il n'est plus honnête, et La fabrique des salauds illustre parfaitement comment Hitler et son mode de pensée a perverti les hommes qui le suivait, certains parce qu'ils n'avaient pas le choix... Koja n'a jamais été un Nazi dans l'âme, contrairement à certains qu'il a pu croiser. Mais une fois qu'il a endossé l'uniforme, l'homme qu'il était précédemment a disparu petit à petit, broyé par la machine.
La fabrique des salauds est un très bon livre, qui n'a pas vocation à expliquer ou à excuser, mais de nous montrer une tranche de vie de cette époque. Un livre dont je recommande la lecture !

(Voir mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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