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Critique de ArmelleAlx


Depuis sa sortie je voulais absolument lire La fabrique des salauds, titre qui promettait la déclinaison romanesque du concept de "la banalité du mal" théorisée par Hannah Arendt. Bien que cette lecture ait été souvent difficile, elle a répondu à mon attente. L'épaisseur du livre - 1100 pages! - et la complexité du contexte géopolitique - de 1920 à 1960 à Riga, Berlin, Auschwitz, Tel-Aviv et Paris - exigent une certaine endurance. Heureusement, et c'est la force du roman, les choix narratifs permettent cette plongée au coeur de l'histoire. Excellent choix que de directement se trouver dans une chambre d'hôpital avec deux blessés de la boîte crânienne ! le premier est ce "salaud" du titre, qui, par un long flash-back, entreprend de raconter sa vie au second, un pacifiste hippie. Koja Solm narre son incroyable parcours qui l'amène à changer d'identité et de cause au gré des opportunités politiques. Au début du livre, le ton détaché crée une ironie très plaisante, mais peu à peu le récit devient inquiétant, puis vraiment glaçant. le voisin de chambrée, pacifiste, supporte de moins en moins cette écoute : ce personnage, c'est un peu le double du lecteur, fasciné et horrifié. Excellent choix également que d'inclure un relation passionnelle et destructrice dans la fratrie, entre Koja, son frère Hubert et leur soeur adoptive- que les deux hommes vont aimer. Un livre qui montre à quel point le roman nous est essentiel pour mieux comprendre L Histoire.
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