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Critique de sandrine57


A la tête d'une association qui vient en aide aux exclus, Heidi Wood est une femme généreuse et dévouée qui aime s'occuper des autres et aussi de sa famille, son mari Chris et sa fille de 12 ans, Zoe. Heidi pourrait être heureuse et comblée mais son couple a perdu la fougue des premiers temps. Chris, banquier d'affaires, est peu présent à la maison, toujours entre deux réunions qui s'éternisent ou deux vols vers New York ou Denver. Et depuis qu'il travaille avec Cassidy Knudsen, Heidi est jalouse de cette femme fatale, ambitieuse et volontaire. Et Zoe grandit trop vite. Elle est arrivée à cet âge ingrat où elle se détache de sa mère, réclame son indépendance et en veut au monde entier pour tout et n'importe quoi. Devenue inutile à la maison, Heidi se dépense dans son travail avec ses cours d'alphabétisation, ses cours de langue, ses nombreux projets.
Quand, un matin, en se rendant à Chicago, elle voit une adolescente et son bébé, transis de froid sous une pluie battante, sur le quai de la gare, Heidi s'émeut de leur sort. Après plusieurs tentatives d'approche, elle finit par la convaincre de passer une nuit chez elle, juste pour se réchauffer, reprendre des forces et soigner le bébé fiévreux. C'est ainsi que Willow et Ruby entrent dans sa vie, au grand dam d'un Chris méfiant et d'une Zoe furieuse. Mais Heidi se moque de leurs récriminations. Au-delà de son besoin d'aider son prochain, elle est ravie d'avoir Ruby à la maison, folle de joie même. Car Heidi adore les bébés. Elle rêvait d'une grande maison, d'une grande famille, de petites jambes courant partout. Elle avait même choisi les prénoms de ses futurs enfants...

Un thriller psychologique à trois voix où l'on entre dans la tête de trois personnages, Heidi, Chris et Willow. Avec les deux premiers, c'est le monde des WASP bons teints, des revenus confortables, un couple parfait, une fille à l'école catholique. Lui ne jure que par l'argent, elle se consacre aux autres. Leur fille traverse la pré-adolescence avec remous mais ce n'est qu'une phase qui s'atténuera avec le temps. Une vie bien rangée, lisse en apparence. Willow n'appartient pas à cette sphère des gens aisés et sans autre souci que le choix du prochain lieu de vacances. Willow, ce sont des parents partis trop tôt, l'orphelinat, la famille d'accueil, les maltraitances, la peur, la rue, le froid et la faim. La rencontre de ses deux mondes fait forcément des étincelles. Ils se jaugent, se jugent, se méfient. Heidi n'écoute que son coeur mais garde une certaine réserve, Chris craint le pire et s'imagine déjà cambriolé, voire assassiné, Willow est troublée par cette générosité inattendue.
Tout au long du roman, Mary Kubica fait monter la tension. Rien d'époustouflant, juste un malaise qui s'installe et grossit. On s'attend à un drame. Bien sûr, à force de lire ses confidences, on s'attache à la pauvre Willow mais son silence et sa méfiance restent inquiétante. On subodore un mauvais coup, un dérapage malheureux. Mais l'auteure est plus maline et retorse que cela. Elle manipule, joue avec son lecteur et réserve à son lecteur son lot de surprises. Une excellente lecture.
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