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Le Mars Club de Rachel Kushner, prix Médicis étranger 2018, raconte l'univers carcéral féminin américain, la violence de celui-ci et le revers de la médaille du rêve américain des années Bush. Romy Hall, ancienne strip-teaseuse purge une double peine à perpétuité (absurdité de la bureaucratie des tribunaux) après avoir abattu l'homme qui n'avait de cesse de la harceler. Sa seule bouffée d'oxygène est son fils de 7 ans, Jackson, qu'elle imagine en sécurité avec sa grand-mère, jusqu'à ce que celle-ci meurt et qu'il soit placé dans une famille d'accueil après que l'institution déchoit Romy de son droit parental. La psychologie des personnages, que j'ai trouvé attachants, est extrêmement fouillée, oscillant entre violences, non-dits, humiliation, débrouilles à 4 sous pour s'évader de la dureté des barreaux.
Le Mars Club navigue entre la réalité des détenues et des flashbacks dans le San Fransisco des années 80.
L'auteure soulève des thèmes importants comme la violences faites aux femmes, la parentalité, le lien avec l'extérieur ou pour être plus juste l'absence de lien, la drogue, la légitime défense, la transexualité en prison.
J'ai adoré, je recommande chaudement.
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Un roman américain sur l'univers carcéral dans une prison pour femme. On retrouve l'atmosphère typique des romans américains très différents de la littérature française. le roman raconte une partie de la vie de Romy Hall, incarcérée pour avoir tué un homme qui la harcelait.
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J'ai eu beaucoup de difficultés à entrer dans ce livre du fait que l'on passe de San Francisco des années 80 à un univers carcéral et vice versa .De plus beaucoup de personnages parlent à la première personne comme l'héroïne....C'est confus.
La logique de la vie citadine made USA où la misère économique entraine une education déficitaire mène souvent à la prison.La prison y est décrite avec toute son absurdité, ces combines et ses violences.
Cependant en refermant ce livre ,en quittant l'héroïne dans une foret de séquoias ,j'ai trouvé humanité et sensibilité.Je conclurais en citant les dernières phrases du roman:
Je lui ai donné la vie.C'est beaucoup.C'est le contraire de rien.Et le contraire de rien ,ce n'est pas "quelque chose".C'est tout.
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Cela commence avec le long trajet en bus qui les amène à Central Valley, la prison pour femmes de Stanville. Parmi elles la narratrice, Romy Leslie Hall, détenue W314159, vingt-neuf ans, condamnée à deux peines de réclusions à perpétuité plus six ans.

D'emblée le récit nous installe dans la dynamique qui le portera jusqu'à sa fin, sorte de coq-à-l'âne nous emmenant alternativement entre présent et passé, oscillant entre le quotidien des détenues et les souvenirs d'enfance et de jeunesse de Romy, qui évoque ainsi le parcours où germèrent les graines de son destin.

Romy n'a "l'intention de vivre ni longtemps, ni brièvement", elle accueille la perspective de ses années de réclusion avec une certaine passivité, tranquillisée par le fait que son fils de six ans a été recueilli par sa mère. Elle n'a plus de projet, seulement des regrets : celui d'avoir travaillé au Mars Club, et d'y avoir rencontré "Kennedy le Pervers"...

Ses souvenirs nous emmènent à San Francisco. Loin du mythe bohème de la Beat Generation et des drapeaux arc-en-ciels, la ville qu'elle décrit est celle du brouillard, des pubs irlandais et des bagarres de la Saint-Patrick, des rues où se succèdent les magasins d'alcool. Rues où dès l'âge de dix-onze ans, elle a traîné avec une faune dont elle était partie intégrante, celle d'enfants et de jeunes adolescents livrés à eux-mêmes, à la tentation de la drogue et des petits larcins entraînant de plus grandes transgressions... Romy a connu plus que son lot de gâteaux fourrés en guise de dîners pendant que sa mère s'enfermait dans sa chambre avec son mec du moment, qui changeait souvent. Ne pensant qu'à la défonce, elle a fini strip-teaseuse au Mars Club, "le plus notoirement infâme, miteux et bordélique de la ville".

Elle était quasiment condamnée à ce nihilisme qui rend les gens comme elle incapables de faire des études, de s'insérer dans la société, de décrocher un vrai boulot, de croire tout simplement en l'avenir, ... et qui, quand ils se retrouvent devant la justice, héritent d'un avocat commis d'office et de l'absence de la moindre chance de s'en tirer à bon compte. Elle est en même temps consciente d'avoir souvent fait les mauvais choix, et de n'avoir pas dirigé sa colère sur les bonnes personnes.

Celles qui partagent son quotidien à Central Valley sont souvent, comme elles, des femmes malmenées par la vie, qui n'ont pas eu l'occasion d'apprendre les codes d'insertion dans une société qui fabrique elle-même ses exclus, et reporte ensuite sur eux leur opprobre, les érigeant en symbole d'une violence sans doute censée faire oublier celle qu'elle leur a elle-même infligée.

Pour autant, la solidarité pénitentiaire est une denrée rare, qui peine à trouver sa place entre la violence des unes et le repli protecteur des autres. La vie en prison est une vie de solitude, l'isolement de Central Valley empêche les visites des proches, pour celles qui en ont encore. Et il faut encore subir la haine des surveillants et le ravalement au seul statut de criminelle, qui annihile tous les autres : derrière les barreaux, vous n'êtes plus ni femme, ni mère. L'incarcération se réduit à s'efforcer de survivre à l'absurdité et à la détresse, par exemple en se recréant un ersatz de cellule familiale.

Rachel Kushner dépeint cet univers carcéral sans angélisme mais avec humanité, nous attachant à ses héroïnes cabossées. La structure de son récit, en multipliant les fils conducteurs, peut dérouter, mais elle a l'avantage de donner de l'amplitude à son intrigue.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Romy purge une double peine à perpétuité dans une prison californienne. Elle a laissé son fils de 5 ans à la garde de sa mère, avec qui elle n'a plus vraiment de contact. Comme pour toutes ses co-détenues, c'est la vie qui l'a amenée là.

Entre les moments mornes et tristes passés en cellule, au réfectoire, dans la cour, dans l'atelier... Romy se remémore la vie d'avant; celle où elle vivotait à San Francisco et où elle était danseuse au Mars Club.

Cette lecture était assez déconcertante...

Rachel Kushner dresse de sa plume habile l'univers carcéral américain sans jamais tomber dans le pathos. Ce qui nous empêche de nous attacher aux personnages et nous oblige à regarder froidement la vie de l'héroïne s'écouler sans que rien ne parvienne à la retenir. Et Romy se souvient, par bribes décousues, de son passé, pas plus glorieux que son présent. Ces bribes font effets de suffocations dans un environnement oppressant, déshumanisé, sans espoir,...

L'auteur nous invite à suivre aussi quelques tranches de vie d'autres protagonistes, plus ou moins proches de Romy, mais sans début, sans fin; dans un ordre totalement décousu. de nombreuses portes sont ouvertes, nombreuses seront celles qui ne seront pas refermées. Ce qui laisse au lecteur un sentiment de malaise, d'incompréhension parfois, d'inachevé souvent. Un peu à l'image de la vie de l'héroïne; c'est sans doute un point fort du livre tout en restant son point faible si on ne prend pas de recul sur sa lecture. Et on tournera la dernière page en ne sachant pas, dans l'immédiat, que penser réellement de ce prix Médicis étranger.
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Un roman sur l'univers carcéral américain au féminin et sur la violence latente de la société. Une violence invisible qui fait encore plus de dégâts que la violence explicite. Une belle écriture pour un prix Médicis étranger 2018 mérité.
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Romy Hall, 29 ans est incarcérée à la prison de Stanville, en californie pour y purger deux peines à perpétuité plus six ans pour le meurtre d'un homme qui la harcelait. L'auteure dresse un tableau sans concession d'un système pénal et carcéral terrible et caractéristique ce ce pays champion de l'incarcération. Ce récit nous parle de la condition des femmes et nous interroge sur le déterminisme social irrigant la société américaine. L'inhumanité et l'inéluctabilité de ce qui advient à cette femme sont illustrés de façon magistrale dans ce récit. 
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Un peu déçue par ce livre, je dois avouer que j'avais été très attirée par la couverture et je ne m'attendais pas à cela.

Romy Hall est condamnée à perpétuité pour le meurtre de son petit ami Kurt Kennedy.
On découvre alors son univers en prison, la chute de sa vie personnelle (sa mère qui gardait son enfant décède...).

Je n'ai pas vraiment réussi à rentrer dans l'histoire ni à m'attacher aux personnages, dommage...
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Je me suis enfuie : policier beaucoup trop américain à mon goût.
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Le mars club
Rachel KUSHNER

Romy Hall matricule W314159 dans la prison pour femme de Stanville condamnée à perpétuité pour le meurtre de Kurt Kennedy.

Kurt Kennedy est un ancien client du mars club, ce club de streap tease dans lequel travaillait Romy.

Mais parfois les clients confondent payer et acheter.
En mettant des dollars dans le string de Romy il ne faisait que payer.
Et comme il croyait l'avoir acheté elle a du fuir pour lui échapper jusqu'au geste fatal.

Le point faible de Romy c'est son petit garçon qui est sous la garde de sa propre mère.
En sécurité.
Jusqu'au jour où la grand mère décède et la détenue va jouer le tout pour le tout retrouver ses droits parentaux.

Je n'ai pas spécialement apprécié ce roman qui ne m'a pas touché.
Je m'attendais à un développement plus fouillé, plus profond de la relation mère-fils.
Les codétenues ne m'ont pas convaincu non plus...
Seules les 3 dernières pages m'ont vraiment apporté cet intérêt que j'attendais.
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