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Citations sur Gorge d'or (16)

Dans le vieux cimetière, personne n'a pris la peine de couper d'arbres depuis des lustres. […] Plus j'avance, plus les stèles sont rares et anciennes. On ne distingue plus les noms, le lichen a vaincu la mort.
(p.445)
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Le soir d'août s'obscurcit. Le médecin entre et s'en va presque aussitôt, me tapotant l’épaule au passage. Je lutte contre la panique et la vaincs. J'ai une mission. Lidia a les mains froides, en a-t-il jamais été autrement ? Je les enferme entre les miennes. Elle respire faiblement et me regarde depuis les profondeurs de l'étang.
« Veux-tu que nous allions nous baigner ? » lui dis-je à l'oreille, et je ferme les yeux avant que des larmes ne s'échappent.
L'ombre d'un pic noir traverse le ciel. Je m'avance au bord de l'Œil noir et entre dans l'eau sombre. Lidia m'attend. Nous nageons vers l'autre rive. Un oiseau vogue dans la brume, surement un plongeon catmarin. J'ai froid, trop froid. Je rebrousse chemin, sors de l'eau et me retourne pour regarder Lidia qui continue de nager, déjà loin. Un ruisseau s'ouvre entre les arbres, l'eau de l'étang s'écoule vers les profondeurs de la forêt. Lidia ne jette pas un regard en arrière. Derrière elle, la brume referme la brèche.
(p.367)
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Les airelliers crissent sous mes bottes. Ma bicyclette scintille fiévreusement dans la rare lumière du soleil, comme pour m'interdire de la quitter des yeux. Je lui tourne le dos et descends l'escalier des troncs d'arbre pourris et de touffes de végétation. Les mousses écoutent le sang qui bat dans mes plantes de pied, les branches me caressent les épaules. La forêt retient son souffle et m'ausculte.
Un oiseau s'envole du pied d'un sapin, se pose sur une basse branche. Je ne distingue, à contre-jour, que sa silhouette inhabituelle, évoquant celle d'un geai, mais il s'envole à nouveau, vers le ciel. Le soleil fait briller d'orange vif sa queue et ses ailes. Il lance un cri étrange, tenant à la fois du miaulement et du sifflement, et disparait.
Je poursuis mon chemin aussi silencieusement que possible. La lumière qui filtre entre les cimes épaissit l'air d'une brume presque impénétrable. Le clignotement désordonné des ombres m'oblige à m'abriter les yeux de la main. Je me presse les tempes du pouce et du majeur pour ne pas perdre l'esprit. Mieux vaudrait faire demi-tour, mais le sentier et la maison du chantre sont déjà trop loin.
D'invisibles fils d'araignée sortent des arbres, du sol et des rochers, s'enroulent autour de moi et, tels des ressorts, me tirent et me poussent en avant. Des bouleaux criblés de trous et des sapins écorcés par les pics s'avancent vers moi, s'écartent au dernier instant, frôlent mon chapeau de la pointe de leurs branches et me laisse passer. Mes pieds enjambent une source tranquille et un ruisseau babillant, me portent aux creux d'un vallon et sur la croupe d'une colline rocheuse. Je tente de me raccrocher au tronc bosselé d'un pin.
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Je pédale sur de petites routes longeant de grands lacs, traverse des villages centenaires, m’écarte sur des chemins de traverse, parcours les bois convoités par père sous un lumineux ciel d’automne ou dans la brume qui monte des vallons. (…) Il peut se passer des jours sans que je dise un mot. Je m’en inquiète au débute, puis plus du tout. Les mots ne font que ressasser les vieilles idées et empêcher l’émergence de nouvelles.
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Les pans de ciel entre les branches s'amenuisent, les arbres se solidifient. Ils n'ont rien de piliers. Qui donc a inventé cette comparaison ? Ils existaient déjà des millions d'années avant les premiers portiques, temples ou minarets. Ils sont la plus grande merveille du monde. Ils poussent sans bruit, à leur rythme, et, sans poser de questions, vous prennent sous leur aile, qui que vous soyez, à quelque moment que ce soit.
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Ces inscriptions sont destinées aux défunts. Pour les avertir qu'ils sont morts.
S'ils égarent par ici, il comprendra en la voyant qu'il doit retourner au cimetière.
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