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Critique de Alwenn


Alwenn
05 décembre 2008
J'attendais avec impatience ce nouveau roman de Erik Lhomme. J'ai connu cet auteur au tout début de son aventure dans le monde de la littérature jeunesse quand il a écrit sa fantastique trilogie du Livre des Etoiles, que j'avais dévorée avec grand plaisir (tome 1 : Qadehar le sorcier, tome 2 : le seigneur Sha, tome 3 : le visage de l'Ombre). Je n'ai pas lu ses romans qui semblaient plutôt tourner autour du registre de la science fiction mais celui-là m'avait bien mis l'eau à la bouche.
Premier opus d'une nouvelle trilogie, en découvrant la quatrième de couverture, on s'attend à beaucoup de mystère et de fantastique. du mystère, il y en a ; du fantastique (au sens littéraire du terme), assez peu en définitive.
Les quatre personnages principaux sont néanmoins extrêmement attachants et l'enquête qu'ils mènent m'a ramené à des souvenirs émus de mes antiques bibliothèques roses : tout ça possède un air de Club des cinq à la Enid Blytton qui n'a pas été pour me déplaire, bien au contraire. L'histoire tourne autour d'une grande chasse au trésor que l'on suit avec avidité grâce à l'art maîtrisé de la narration d'Erik L'Homme.
Le plus indéniable de l'histoire résidera certainement,- pour la catégorie de lecteurs à laquelle le livre est supposément destiné-, dans ce fameux « plus grand secret du XXème siècle » avec lequel l'éditeur appâte de client. Les jeunes vont adorer. Pour ma part, j'ai eu la malchance de lire ce livre tout de suite après Les arcanes du chaos de Maxime Chattam et j'en ai donc nettement moins profité… Je m'explique : il semblerait en effet très à la mode de jouer avec la veine du complot historique et militaro-industriel, en axant évidemment le tout sur cette super-puissance fascinante et effrayante que sont aujourd'hui les Etats-Unis dans l'esprit des gens… J'ai donc dû, forcée et contrainte, me resservir d'une louchée de théorie du complot (NSA et autres agences aux activités plus ou moins occultes), d'une pincée des dérives du système sécuritaire mondial ambiant (puces RFID, système échelon) et d'une cuillérée de Men in Black méchants courseurs de gentils-qui-n'ont-rien-fait-à-part-vouloir-savoir-ce-qu'on-nous-cache… Sur le coup, ça m'a un petit peu agacé, étant donné que j'avais plongé dans cette lecture pour effacer les relents identiques contenus dans le thriller de Chattam. Je rassure tout le monde : je me suis calmée. D'une part parce que ce livre joue dans la catégorie jeunesse, et que les jeunes, à défaut de lire Chattam, trouveront un plaisir fou à lire Phaenomen, et que d'autre part, on ne peux malheureusement pas échapper aux modes et que celle-ci est désormais bien implantée, et risque de durer (à mon grand dam, car je pense en avoir fait le tour).
Et puis, et puis, il y a la narration parfaitement menée par l'auteur : la construction est d'une simplicité désarmante mais efficace : chapitres courts, s'ouvrant sur un titre composé d'un mot latin et de sa traduction (et ça, pour la prof de latin que je suis, on ne pouvait pas me faire plus plaisir !), début systématique du chapitre par un court passage en italique en point de vue interne, sans jamais aucune dénomination, histoire que le lecteur cherche à savoir quel personnage parle et pouvoir en apprendre ainsi davantage sur ce dernier, récit de l'aventure mené tambour battant.
Bref, un très bon moment de lecture, et je pense que je lirai la suite avec grand plaisir si elle présente cette qualité. J'espère juste secrètement que le thème abordé ne sera pas aussi simple (et, osons le dire, fantasmagorique) que celui qui est entre-dévoilé dans le teasing final… Mais chut, je ne dirai rien de plus… Je risquerais de me faire traquer à mon tour pour les informations confidentielles que je dévoilerais… Je suis surveillée, vous êtes surveillés et les secrets les plus chauds de notre histoire sont encore à exhumer ! (on a rien inventé de mieux que les théories du complot pour donner l'impression aux gens que l'histoire possède un sens caché, non ?)

SPOILER : NE PAS LIRE L'ARTICLE SUIVANT SI VOUS N'AVEZ PAS LU LE ROMAN !!!
Note du 19 août 2006 : Voilà qui va rajouter de l'eau au moulin d'Erik L'Homme !!! C'est tout à fait incroyable. Les coïncidences peuvent être parfois vraiment troublantes !!!

Le rouge de la honte au front, les responsables du Goddard Space Flight Center de la NASA à Greenbelt (Maryland) ont confirmé, mardi 15 août, qu'ils avaient lancé une recherche pour tenter de retrouver les quelque 10 000 à 13 000 bandes contenant les données originales de la mission Apollo 11.
Ces supports magnétiques ont en mémoire les images du premier débarquement d'un homme sur la Lune dans la mer de la Tranquillité. Ces données ont été recueillies depuis notre satellite et transmises ensuite aux stations au sol de l'agence spatiale américaine : Goldstone en Californie, Honeysuckle Creek et l'Observatoire Parkes en Australie. Puis, elles ont été envoyées au Goddard Space Flight Center qui les a transférées ensuite aux Archives nationales à la fin de 1969. Plus tard, le centre de la NASA a voulu les récupérer. Mais en vain.
Le dommage est d'autant plus grand que la qualité vidéo, par exemple, de ces données est bien supérieure à celles qui, le 21 juillet 1969, ont fait rêver des centaines de millions de téléspectateurs, lorsque Neil Armstrong, commandant de la mission Apollo 11, a posé le premier pas sur le sol lunaire. L'astronaute américain, d'un ton faussement naturel, y est alors allé de son célèbre : "C'est un petit pas pour l'homme et un bond de géant pour l'humanité."
Outre ces vidéos manquent aussi à l'appel toutes les bandes sur lesquelles sont enregistrées les précieuses données techniques et médicales de la mission accomplie par Neil Armstrong, Edwin Aldrin et Michael Collins. En tout, quelque 2 000 boîtes pleine de bandes magnétiques dont on espère qu'elles sont simplement mal rangées et qu'elles n'ont pas été effacées par négligence ou économie pour être utilisées à d'autres fins.
La NASA, qui a souffert ces dernières années de quelques ratés et des conséquences dramatiques de l'explosion de la navette Columbia, n'avait pas besoin d'une telle affaire à l'heure où elle tente de redorer un peu son blason.
C. Ga. Paru dans le journal LE MONDE, le 17 août 2006.

Terminé le 03 août 2006.
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