Sucrée amère

Je n’aurai jamais cru que cela me fasse aussi mal de le voir avec une autre. Je m’étais tellement répété qu’il me laissait de marbre que j’étais presque parvenue à m’en convaincre. Seulement, l’absence de sa proximité de ces
derniers jours m’a prouvé le contraire…

Que je le veuille ou non, il me manque. Que je le veuille ou non, il ne m’est pas indifférent et des sentiments sont sournoisement nés de notre rapprochement.

Je n’ai pas le droit d’exiger de lui la fidélité d’une relation que j’ai moi-même rejetée ! Pourtant, j’ai mal, et comme à chaque
fois que je me sens blessée, je cherche à blesser en retour…

Des corps à corps enfiévrés, un désir passionnel, sans sentiment, peut-être, mais fusionnel tout de même… Et puis, l’imaginer la
toucher, la faire vibrer, leurs gémissements, leur plaisir, leur abandon l’un à autre… C’est presque plus douloureux qu’une histoire d’amour révolu !

Rien que l’idée de les imaginer tous les deux me fait un
mal de chien. Je préfère laisser mes paupières closes, comme si cela me
permettait de me téléporter loin d’eux.

J’ai beau aimer la chaleur, avec la murge que je me paie, je préférerais une chute brutale des températures… Le parasol posé,
j’étale ma serviette et mets mes pieds dessus avant de retirer mon paréo et mes btongs. Il me serait impossible de rester pieds nus sur le sable grossier sans
me brûler la voûte plantaire.

Me rappeler que je suis d’une humeur exécrable le lendemain
d’une beuverie, au cas où je réitèrerais l’expérience de l’alcool un jour ou l’autre !

Eh oui… Quand l’alcool se dissipe, nos problèmes ressurgissent… Et
pour ma part, c’est lui et le manque que je ressens depuis ce fameux soir qui
me mine…

Après le quatrième verre, le plus dévastateur je dois dire,
tout s’est mis à tanguer. Les voix me parvenaient amplifiées et les images déformées. Cet état a duré un long moment. Je me rappelle ensuite être passé par
une nouvelle phase d’euphorie. Debout, je me vois encore danser sous l’œil amusé des autres qui chantaient pour m’encourager et me donner le rythme.

Malheureusement, après l’euphorie de départ, les degrés stagnant dans mon sang me rendent encore plus réceptive à mes émotions, sans pour autant en souffrir. Désormais, tout mon corps frissonne en pensant au sien et je ne rêve plus que de m’abandonner dans ses bras, sans filtre.

Sans réfléchir, malgré les
avertissements de mon amie, j’ai vidé mon verre d’un trait. Hmmm… Cette brûlure
citronnée coulant dans le fond de ma gorge est exquise. Exactement ce qu’il me
fallait !