AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kielosa



Nous savons tous qu'un héritage, surtout s'il est considérable en Euros ou propriétés, risque d'entraîner jalousies, querelles et parfois complots. Toutes des conséquences probablement non désirées par l'auteur de l'héritage, le plus souvent le pauvre défunt. À moins qu'il s'agisse d'un semeur de zizanie patenté. Quoique les héritages offrent fréquemment d'intéressants dossiers aux notaires et avocats. J'étais donc curieux de savoir ce que Guillemette de la Borie allait m'en apprendre avec "La vérité pour héritage" ? Écrivaine dont j'ai fait la découverte récemment, comme coauteure avec Agnès Brot, de "Héroïnes de Dieu", bien que cette Dordognaise ait déjà une belle liste d'ouvrages à son actif.

Le vieil Antoine Albrussac, propriétaire d'un domaine à Pont-Faye en Périgord n'en a plus pour longtemps et pour éviter des problèmes sa seconde épouse, Thérèse, une femme effacée, convoque ses 4 enfants avec leurs conjoints le week-end de la Toussaint : l'aîné Grégoire, imprimeur à Lyon, avec son épouse américaine, Regina ; Aude, qui vit à Rome ; Yrieix, photographe divorcé résidant à Paris et Cyril, hôtelier à Goa avec sa femme indienne, Dhanya.

Comme tout ce beau monde s'est éparpillé un peu partout sans garder de contacts entre eux et qu'il s'agit, par ailleurs, de tenir compte des intérêts légitimes de la prochaine génération, leurs enfants, l'exercice s'annonce donc des plus délicats !

Grégoire et Regina (prononcez : Ré-gui-na, reine en latin, et "non pas Régine comme une entraîneuse de cabaret") ont 3 rejetons : Alexandre, Constantin et Maxine ; Aude avec son mari, Edoardo Mantovani, a 2 filles : Alessia et Chiara et Yrieix a une fille, Agathe. Pour compliquer la situation, Aude prend également soin de la fille, Sara, de sa soeur jumelle, Marie-Liesse, décédée très jeune dans des conditions bizarres.
À vos calculatrices : un (1) domaine à diviser par 4 + 7, ou 5 + 6 ! + une usufruitière (Thérèse), qu'on n'aime pas beaucoup, peut-être pendant des années.
Et encore, contrairement à l'Angleterre par exemple, il est interdit par la loi de déshériter quelqu'un.

Le seul qui semble avoir des sous est le petit dernier, Cyril, qui effectue régulièrement des virements à son père pour l'entretien du domaine, où tout part, nonobstant, en vrille. Grégoire a dans sa firme à Lyon des "retards de paiement accumulés" et Yrieix a toujours été fauché.

Le week-end démarre plutôt mal : Antoine ne reconnaît plus Regina et déclare qu'il ne veut pas "d'étrangère" chez lui, Dhanya est souhaitée la bienvenue par un "Dehors les bicots" et à sa fille, Aude, le charmant vieillard administre une gifle, sans raison, évidemment. Il a beau être affecté de la maladie d'Alzheimer, mais déjà avant, Antoine était coléreux, violent et raciste. Cyril et Dhanya ont un voyage de 22 heures derrière le dos et sont donc légèrement fatigués. de toute façon, l'ambiance au premier repas en famille est en dessous de tout : méfiance, gêne et compagnie, aussi bien que la discussion sur le fond est remise au lendemain !

Comment ces 4 héritiers vont se débrouiller... est à vous de découvrir. le problème le plus urgent étant que Thérèse doit être opérée au coeur très prochainement et que le chef de tribu n'est, dans son état, pas un homme que l'on puisse laisser seul ! Comme le résume Yrieix, à un certain moment lors d'une promenade dans les alentours : "...Personne n'a envie de voir papa s'éterniser..."

Les romans qui relatent l'histoire d'un groupe de personnes, qui sont entre eux des étrangers ou presque (comme c'est le cas ici) et qui se trouve confronté à un danger immédiat ou à un défi majeur, m'ont toujours fasciné. À une condition toutefois : que l'interaction ait lieu entre des personnes qui soient du point de vue psychologique, convaincantes, sinon c'est la Bérézina.
Un piège que Guillemette de la Borie a parfaitement réussi à éviter. Pour une écrivaine qui a réussi à publier une biographie remarquable de "Indira Gandhi", un destin fabuleusement complexe, les Albrussac de sa création n'ont sûrement pas dû lui poser trop de soucis.

Aux amateurs de dépaysement, cette excursion dans la belle nature périgourdine, ainsi qu'aux lecteurs friands d'intrigues multiples et variées, je peux conseiller "La vérité pour héritage". Et cela, en dépit de quelques longueurs regrettables.
Commenter  J’apprécie          380



Ont apprécié cette critique (37)voir plus




{* *}