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Critique de nilebeh


Lorsque j'ai ouvert ce petit carnet de notes de Gilles La Carbona, je ne m'attendais pas à avoir le regard embué quasiment dès les premières lignes. Un auteur qui prend des notes et exprime son ressenti, ses pensées, ses questionnements au fil des jours de confinement (à savoir du 15 mars au 11 mai 2020), sans aucun doute, il y allait en avoir des dizaines ! On pouvait s'attendre à une explosion de textes, de photos, de vidéos, d'enregistrements divers et variés, avec une proportion attendue de drôleries, de niaiseries, de prétentions, d'intellectualismes nouveaux, de conseils et de constats. Ici, 107 pages publiées par l'édition des 5 sens.

Pourtant, très vite, et sans comprendre pourquoi, des larmes sont venues mouiller ma lecture. Pourquoi ? Il me fallut quelque temps, plusieurs relectures aussi, pour comprendre : confinée par le COVID 19 mais de façon plus ancienne et drastique par une immobilisation forcée dans mon quotidien, j'avais depuis des mois perdu tout contact avec le beau ! Bien sûr, j'ai lu, beaucoup, j'ai visité des musées et des lieux superbes, virtuellement. Bien sûr, j'ai écouté de la musique.

Mais.
Mais ce qu'offre ici Gilles La Carbona, c'est un moment de répit, une grâce reposant sur des notations toutes simples et ô combien élégantes. L'évocation d'un paysage, de senteurs et de couleurs savamment restituées, à traits de plume légers et virevoltants comme ces pétales de fleurs de cerisiers qu'il a observés. Un plaisir très léger et pourtant nourri en profondeur de réflexions et citations de penseurs, de philosophes et de poètes. Phrases auxquelles s'ajoutent celles, désenchantées et sceptiques, de l'auteur. Et puis toutes ces pensées profondément humaines qu'il pose sur les événements, pensées pour les mal-logés, pour le collègue atteint par le virus, pensée pour le tout-petit qui ouvre les yeux sur un monde malade. Au-delà de la poésie et de la philosophie, l'expression d'un coeur chaleureux.

L'édition internet permet de surligner en jaune toute phrase qui séduit ou interpelle : les pages se sont couvertes d'or ! A la fin, était-il raisonnable de tout surligner, de vouloir tout recopier et tout garder comme miel ?

« J'ai simplement refermé le livre, et, bercé par le vent
léger, j'ai contemplé l'heure qui s'absentait. »

Un livre, une écriture, une sensibilité, une réflexion, à ne pas manquer.
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