le lys et la cocarde, bientôt la suite
.
Les sentiments sont les muscles de l'âme, quand on ne les fait plus travailler, ils s'atrophient.
Page121
L'amitié n'a pas besoin de justificatif pour vivre, elle existe ou n'existe pas, elle permet cette contorsion fabuleuse de souder parfois des êtres en apparence dissemblables.
Les bourreaux d’hier n’ont-ils pas troqué leurs uniformes noirs ou kaki pour des costumes derniers cris ? Leurs propos se veulent moins racistes, mais leurs méthodes tout aussi abjectes pour soumettre les peuples. Plus d’exécutions sommaires, plus de torture, plus d’étoile jaune. Non, juste de la précarité, du chômage, du surendettement, du désespoir, des suicides. Une société à la dérive, perdue entre des promesses « écrites sur l’eau » et un fatalisme organisé pour le soi-disant bien des nations. Réduites aux seuls intérêts de quelque peu scrupuleux financiers, soucieux de préserver leurs avantages. Arrosant largement toute une classe politique de moins en moins propre, si ce n’est par des malversations matérielles, du moins par une capitulation morale prenant le contre-pied des discours qu’ils assènent depuis des années, dans le seul but d’être élus !
Le sage ne se laisse pas abuser par l'illusion du savoir. Il éloigne les certitudes pour accepter cette part d'ignorance d'où émergent le mystère et l'étonnement. Le vrai savoir n'est que la somme de ses doutes.
Page90
Brûler ses pensées pour une autre personne même sans la toucher, c'est bien de l'infidélité. Le souvenir d'un corps que l'on serre peut s'effacer. Mais un sentiment qui déchire l'âme, non, il reste à jamais.
page 123
Mathilde et Renaud étaient deux solitaires qui s'étaient reconnus tout de suite. La vie avait fait le reste, le temps patine les meubles aussi bien que les caractères et les âmes.
Page48
Il est étonnant de voir que l'on peut préférer vivre auprès d'un être dont on sait qu'il ne vous aime pas, plutôt que de prendre le risque de la liberté et donc de la vraie rencontre. Curieux phénomène qui pousse certaines personnes à être soulagées par la seule présence, redoutant l'abandon comme une déchéance inacceptable, éloignant de l'esprit le possible renouveau de l'indépendance retrouvée. Les chaînes rassurent, il faut des liens solides pour vaincre la peur du vertige.
p.228

Très tôt elle a su qu’elle voulait faire des études de Droit, dans sa conception de la légalité, de la défense des opprimés, il ne pouvait y avoir d’autres choix possibles. Sa naïveté à croire que le Droit et son respect s’appliquent à tous et notamment aux plus démunis sera, quelque temps plus tard, confrontée à la réalité, mise à mal. Elle pestera contre un système frelaté, feignant de faire croire qu’une justice libre et équitable est offerte à l’ensemble des citoyens, alors que seuls ceux qui ont la possibilité financière d’entamer des procédures longues et coûteuses s’en sortent ! Elle tempêtera longtemps, sans pour autant avoir les moyens de changer une organisation largement verrouillée par et pour les possédants. Dans un espoir un peu démesuré, elle rêvera d’ouvrir son propre cabinet pour justement faire entendre la voix des vrais floués de la société, de ceux que la machine écrase, mutile ou fait taire, faute pour eux d’avoir les moyens de s’exprimer.
L'espérance en un monde débarrassé de tout fanatisme suppose l'éclairage continu des consciences.
Page35
La sagesse n'est-elle pas dans l'abandon des certitudes, et le refus de la recherche systématique du "pourquoi" ?