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Critique de Milllie


2043, la révolution verte tant attendue et si nécessaire a enfin eu lieu. Les différentes puissances mondiales respectent maintenant toutes les accords sur le climat et l'humanité s'est définitivement débarassée des énergies polluantes, pétrole et gaz. Cette bande dessinée serait donc une utopie plutôt qu'une dystopie ? Et bien non, car nous y découvrons les coulisses de ces énergies vertes, la nécessaire extraction du prométhium, métal rare nécessaire avec tant d'autres à la production des batteries et autres composants électroniques devenus omniprésents. En suivant les traces de Salem, chercheur de prométhium pour une grande compagnie d'extraction, nous verrons que rien n'a vraiment changé…

En choisissant cet album lors de la dernière Masse Critique, je n'avais pas vu qu'il était en fait inspiré de l'essai La guerre des métaux rares de Guillaume Pitron, essai qui m'avait l'air très intéressant et que je souhaitais découvrir. J'ai donc eu la bonne surprise en le recevant d'apprendre qu'il ne s'agissait pas d'un simple récit d'anticipation mais que cette histoire (romancée et imaginaire malgré tout) était basée sur des recherches et des données très solides qui sont d'ailleurs très bien résumées à la fin de la BD. Et c'est peu dire que ce qu'imaginent les auteurs fait froid dans le dos… Pendant que les pays riches se réjouissent d'une économie totalement décarbonée, on réalise en suivant les traces de Salem à quel point cette révolution verte s'est faite au prix d'une énorme pollution, à travers des mines extrêmement nocives pour l'environnement, rendant leurs environs cauchemardesques pour les êtres humains. Pire que tout, les réserves de prométhéium sont maintenant quasiment épuisées et les grandes compagnies se livrent une guerre sans merci pour mettre la main sur le moindre gramme restant au mépris de tout droit humain et de toute règle. le scenario est habilement construit car on entre dans le récit par l'action avec Salem en visite dans une mine en Malaisie, sans vraiment comprendre ce qui se passe à part le côté apocalyptique des environs de la mine et on découvre petit à petit ce qui nous a amenés là.

J'ai trouvé que le dessin s'accordait également très bien au propos : très noir, avec des traits appuyés et beaucoup de vues aaériennes ou pleines pages donnant la mesure de l'immensité de l'exploitation minière et de ses ravages sur l'environnement. Les personnages sont campés en quelques coups de crayon mais restent très lisibles et le tout sert très bien le récit et la montée de la tension tout comme l'étonnement du lecteur cherchant à comprendre l'environnement dans lequel il est plongé. Avec cette entrée en matière je me demandais où les auteurs allaient nous mener mais j'ai finalement trouvé le récit bien construit avec une fin ouverte qui fait attendre avec impatience les prochains épisodes.

Une belle réussite que ce Prométhium : tout d'abord un bel objet graphique mais aussi une BD intéressante qui donnent de belles pistes de réflexion sur ce vers quoi pourrait tendre la lutte contre le réchauffement climatique si on fait certains choix techniques et de société. le propos est clair, avec suffisamment d'explications pour ne pas perdre le néophyte tout en étant assez précis pour ceux qui connaissent déjà un peu le sujet, le tout sans jamais ennuyer. Bonne pioche car j'ai refermé cet album en ayant à la fois envie de découvrir rapidement la suite et de lire l'essai dont il s'inspire. Une réussite à découvrir, c'est une oeuvre vrament originale et qui en plus donnen de belles pistes de réflexion !
Un grand merci à Babelio et à sa Masse critique pour m'avoir permis de découvrir cet album et merci également aux éditions Massot pour leur confiance.
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