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Critique de Denis_76


Question : où sont les progrès éthiques depuis ce poète ?
Et je dirai même plus : où sont les progrès éthiques depuis Esope ?
Jean de la Fontaine est un poète très important pour moi.
Déguiser sa pensée pour ne pas "se faire attraper" n'a pas été l'idée de Thomas More qui a fini sous la hache d'Henry VIII.
Ce sont, dans mon livre, des fables choisies ; il y en a une centaine ? J'en connaissais la moitié.
Le Chêne et le Roseau est une de mes préférées ;
"Je plie, et ne romps pas" est devenu ma mantra lorsque j'étais adolescent.

L'Avare qui a perdu son Trésor :
« Ne possédait pas l'or, mais l'or le possédait. »

« Je n'y touchais jamais. Dites-moi donc, de grâce,
Reprit l'autre, pourquoi vous vous affligez tant,
Puisque vous ne touchiez jamais à cet argent :
Mettez une pierre à la place,
Elle vous vaudra tout autant. »

Logique imparable. le Savetier est sur la même morale.

La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que Le Boeuf me fait rire à chaque fois. C'est également une fable redondante.

Maître Corbeau, bien sûr ;

La Laitière et le Pot au lait : dans « La comtesse de Clermont », Jean de la Fontaine fera celle-ci pour Louise. La laitière et le Pot au lait est une fable redondante, mettant les gens en garde contre les projets grandiloquents.

J'aime beaucoup le Coche et la Mouche.

Le Chat ( chattemite ), la Belette et le petit Lapin, fable prouvant qu'il faut mieux régler, si possible, ses affaires avec l'autre qu'avec une tierce personne. Cette fable me fait penser à la belle chanson bretonne, La blanche Hermine de Gilles Servat, dont les paroles n'ont rien à voir :)

La Cour du Lion est mi-figue mi-raisin, La Fontaine ayant été protégé par le roi après que celui-ci déchut Nicolas Fouquet.

Le deux Taureaux et une Grenouille est, elle aussi, très humaniste :
« Hélas, on voit que de tout temps
Les petits ont pâti des sottises des grands. »

Le Chien et le Loup :
"Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? Pas toujours, mais qu'importe ?
Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor."
Liberté, liberté chérie !

Les Animaux malades de la Peste.
"Un Loup quelque peu clerc prouva par ſa harangue
Qu'il faloit dévoüer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d'où venoit tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.

Manger l'herbe d'autruy ! quel crime abominable !
Rien que la mort n'eſtoit capable
D'expier ſon forfait : on le luy fit bien voir.
Selon que vous ſerez puiſſant ou miſerable,
Les jugemens de Cour vous rendront blanc ou noir."

Ah, cette justice à deux vitesses !
Nota, comme j'aime le Loup, vilipendé jusqu'à récemment, je le remplace par un autre animal pour attaquer l'âne paisible.

Et il en va ainsi tout du long, avec une « morale », mais après avoir lu mon inévitable Nietzsche, je dirai plutôt une éthique digne d'un vrai philosophe ; aussi, je rangerai Jean dans cette catégorie. Comme plusieurs poètes avant lui, il a été inspiré des fables en prose d'Esope, Grec du VI è siècle avant JC, dont se serait aussi servi Socrate dans ses apologues.

J'ai une belle édition des Vieux Tiroirs !
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