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Critique de florigny


Une fois n'est pas coutume, je vais être brève : je me réjouissais de retrouver Lynda La Plante, dont j'ai apprécié plusieurs romans, créatrice inspirée de l'inspectrice Jane Tennison, immortalisée par Helen Miren à l'écran. Enfouis est présenté à grand renfort de communication comme un best-seller comptant 600 000 lecteurs outre Manche et bien que je me méfie de ces annonces tonitruantes, j'étais confiante dans le talent de l'auteure.


A mon immense regret, dès la page 1 du prologue, au moment où est apparu le nom de Dolly Rawlins, une lumière a clignoté entre mes deux neurones comme une alarme, face à une sensation de déjà-vu-déjà-lu. Assaillie par un doute, j'ai fait comme Jack et mené mon enquête sur google, et en deux clics et trois mouvements, j'avais une explication. Widows, scenario télévisé livré par la prolifique auteure en 1984, raconte les tribulations de Dolly Rawlins et de trois autres veuves versées dans le hold-up. Devant le succès de la série, Lynda La plante a tiré de son scenario une version-roman en trois volumes. Dernier rebondissement : en 2020, elle reprend les éléments de Widows pour créer une nouvelle série romanesque en y injectant Jack Warr. Et bien, le moins que l'on puisse dire est que l'auteure sait exploiter les filons jusqu'à ce que mort s'en suive. Vous suivez ?


En ce qui me concerne, cette découverte a totalement vérolé mon enthousiasme initial retombé comme un soufflé. J'ai quand même lu : la dilution n'est pas mal faite mais l'ensemble est bancal, on sent que quelque chose cloche. Les rebondissements semblent téléphonés pour faire tenir une construction fragile. Certains détails sont irréalistes comme le papa de Jack souffrant de métastases poumons-foie buvant whisky et vins comme à l'entraînement, et mangeant comme un ogre. Quand on a côtoyé un cancer digestif de près, on sait à quel point c'est impossible. Laura, la collègue du beau et musclé Jack, joue les amoureuses transies d'une manière puérile, se pâme en regardant sa bouche. Last but not least, je n'ai éprouvé aucune sympathie pour Jack ni pour ses arguments foireux pour justifier son jeu douteux entre « ombre et lumière ».


Comme l'écrit Lynda La Plante, lorsqu'elle adresse un clin d'oeil à John Harvey : « Jack était tombé sur plusieurs rapports d'enquête rédigés par un certain inspecteur Resnick […]... « Merde ! » Pensa Jack. Il me manque la passion d'un type comme Resnick. La conviction d'avoir raison contre vents et marées ». J'ajoute l'intégrité... Non, n'est pas Charlie Resnick qui veut, et surtout pas Jack. Bref, j'ignore si le 2ème tome de la énième resucée de Widows revendiquera 600 000 lecteurs, mais ce sera sans moi.
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