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Critique de Chantalame


Décidément Louis-Henri de la Rochefoucauld est un auteur, si ce n'est farceur, du moins facétieux. Après avoir ressuscité Louis XVI dans Châteaux de sable, au risque de faire perdre la tête à certains historiens, et, fort d'avoir reçu le prix des Deux Magots, il s'offre le luxe de dézinguer la profession qui lui assure, si ce n'est le gîte, du moins le couvert en lui assurant bonne presse quant à ses romans.
Les petits farceurs, alias Paul et Henri se sont trouvés et liés d'amitié lors de leur prépa littéraire à Daniélou, ils faisaient alors des plans sur la comète et bien que rêvant des plus hautes sphères, ils réalisaient un parcours décousu et atypique. Ils se re-trouvent, si l'on peut dire, des années plus tard alors que Paul, écrivain méconnu et résolu à écrire les best-sellers d'auteurs en mal d'inspiration, vient de mettre fin à ses jours en chargeant par testament Henri, ”journaliste de troisième division”, de faire le récit de sa vie à l'aide de son journal intime. ”II me léguait ses papiers, ses clefs et de quoi payer un an de loyer avant de libérer son appartement. le temps pour moi de faire le tri et d'en tirer sa biographie, la vraie vie de Paul Beuvron.” Une occasion providentielle pour le journaliste de réhabiliter son ami et de faire la peau au monde des écrivains et de l'édition. Un monde où le business, le marketing, les magouilles tiennent les cordons de la bourse et de la notoriété. ”Le monde des lettres ne jure plus que par les chiffres”. Bon nombre s'y reconnaîtront.
Si Henri, son personnage, se délecte sans entrave, n'est-ce pas une dangereuse entreprise pour Henri de la Rochefoucauld, l'auteur ? Ne risque-t-il pas de scier la branche sur laquelle il est assis ? L'avenir le dira. Pas sûr cette fois qu'il obtienne pour Les Petits Farceurs un prix littéraire !
Quant au lecteur, il passe un bon moment car le style est alerte. La plume bien qu'acide n'en est pas moins savoureuse car l'humour enrobe astucieusement les bouchées amères. J'ajouterai qu'au côté gouailleur de l'auteur vient se substituer celui d'un grand sentimental quand il s'agit d'amour et d'amitié, offrant au lecteur des pages d'une grande sensibilité.
Il n'en reste pas moins qu'après la lecture de ce livre, tout lecteur est en droit de s'interroger, voire s'inquiéter, sur la qualité de ce qui lui est ”offert” de lire, comme sur la manipulation dont il est victime de façon plus ou moins consciente. Au moins le voilà prévenu. A bon lecteur, salut !
Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont pour l'envoi de cet ouvrage plaisant et instructif.
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