Lire les "
Maximes" de la Rochefoucauld d'une traite révèlerait le portrait de leur auteur (selon
Roland Barthes dans ses "Nouveaux
essais critiques"), un aristocrate plein de désillusions, profondément atteint par ses mauvais choix politiques. Mais j'y ai aussi vu la peinture d'une noblesse de cour hypocrite, narcissique et cupide, gouvernée par l'amour-propre et l'intérêt… autant dire très proche de nos gros et gras capitalistes actuels. On peut aussi lire certaines de ces
maximes consacrées au don et à la pitié, en pensant, par exemple, à la troupe des Enfoirés qui, chaque année, se donnent bonne conscience en chantant des airs formatés au nom de la très sainte charité !
La Rochefoucauld dévoile donc les fausses apparences d'un monde qui voudrait croire à la bonté des hommes. Il inspira grandement la pensée d'un autre grand démystificateur,
Friedrich Nietzsche, qui montrera à son tour que derrière l'image de la vertu se cache souvent le plus grand des vices.
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